Après la découverte de la Croix du Christ par sa mère, sainte Hélène, l’empereur Constantin fait bâtir à Jérusalem deux basiliques à l’endroit du Calvaire et du Saint-Sépulcre tout proche. Cette fête célèbre donc la consécration de ces deux sanctuaires, basiliques du Saint-Sépulcre et de la Résurrection, le 13 septembre 335.
À Pâques 622, l’empereur byzantin Héraclius décide de guerroyer contre les Perses afin de leur reprendre la relique de la Sainte Croix que le roi Chosroes avait emportée après s’être emparé de Jérusalem. La relique, jamais profanée par les Perses par crainte de représailles divines, fut triomphalement rapportée à Constantinople en 628 après la victoire d’Héraclius. L’année suivante, l’empereur la rapporta à Jérusalem avec grande solennité.
Ce sont ces deux événements qui sont fêtés en ce jour. Cette fête en Orient s’appelle Croix glorieuse. L’Église invite à adorer la Croix de Jésus, instrument de la Rédemption.
Ce n’est qu’au Ve siècle d’ailleurs que l’on osera représenter Jésus sur la croix, tellement ce signe était infamant, horrible et trop fort. Et pourtant toute la spiritualité chrétienne et la prédication tournent autour de la Croix. Saint Paul affirme : « Je ne veux rien savoir d’autre que Jésus crucifié. » Comparant l’élévation de Jésus sur la Croix au serpent de bronze élevé par Moïse dans le désert, les chrétiens regardent la croix comme le signe de leur salut et de leur pardon.
Solennité et dépouillement
629. Le peuple et le clergé de Jérusalem sont en liesse. Héraclius, vêtu d’habits somptueux porte lui-même les reliques de la Sainte Croix qu’il veut déposer dans la basilique du Saint-Sépulcre.
Pourtant, arrivé au pied des pentes du Calvaire, Héraclius ne put faire un pas de plus. Le patriarche Zacharie donne immédiatement l’interprétation de ce prodige : « Vois, Empereur, si avec des habits magnifiques, tu es assez conforme à la pauvreté, à l’humilité de Jésus, lorsqu’il était couché sur cette croix que tu portes dans tes mains ! » L’Empereur se dépouilla alors de ses riches vêtements impériaux et, sans peine, poursuivit son chemin jusqu’au sanctuaire. Zacharie reçut la Croix, la montra au peuple et l’en bénit.
Notons que depuis saint Benoît – et sans doute a-t-il repris lui-même une tradition des Pères du désert – les moines commencent à cette date à jeûner pour ce temps qui durera jusqu’à Pâques et appelé « Carême monastique ».
Courte prière
« Seigneur, montre-moi par quel bout porter ma croix » (René Voillaume).
Pour aller plus loin :
- La Vraie Croix d’Anjou, un trésor à redécouvrir
- La France et le cœur de Jésus et Marie
- Vladimir Ghika : le contexte politique avant la guerre de 1914-1918
- Liste des ouvriers pastoraux, Evêques, Prêtres, Religieux, Religieuses et Laics tués en 2011 et 2010
- LE MINISTERE DE MGR GHIKA EN ROUMANIE (1940 – 1954)