La vague de manifestations rassemblant près de 300.000 « gilets jaunes » à travers la France autour du thème central d’un « ras-le-bol fiscal » a fait entrer le gouvernement d’Emmanuel Macron dans une zone de fortes turbulences. Ce malaise collectif couvait en réalité depuis de nombreuses années, que ce soit du fait de la « Droite » ou de la « Gauche »… Ceci en particulier chez les automobilistes soumis à de nombreuses mesures de contrôle et de rétorsion depuis le quinquennat de Nicolas Sarkozy sous couvert de sécurité routière. La pression fiscale s’est ensuite alourdie pour beaucoup de citoyens sous le quinquennat funeste de François Hollande. Tout cela s’ajoutant à l’héritage du trio Giscard-Mitterrand-Chirac, avec son poids de démagogie ou d’inertie, sur fond de chocs pétroliers répétés et de « volants de chômeurs ».
Mais sous Emmanuel Macron, on a observé des hausses supplémentaires des taxes sur les carburants, en particulier sur le gazole, longtemps moins cher que l’essence, mais désormais désigné comme un produit polluant et donc répréhensible au nom du nouveau Credo d’un écologisme officiel très approximatif dans son approche de la technologie des moteurs et de leurs consommations réelles… En outre, un porte-parole du gouvernement actuel a jugé bon de se moquer tout récemment des gens qui « fument des clopes et roulent au diesel » : c’était idéal pour braquer la France périphérique déjà gagnée par un sentiment d’abandon depuis de longues années…
Et voilà une nouvelle épreuve de force franco-française, avec le risque d’un nouveau dialogue de sourds : on y voit, d’une part des dirigeants aux prises avec des contraintes financières nationales et internationales (dues à des endettements de l’Etat accumulés depuis quarante ans et à une concurrence étrangère féroce) ; et d’autre part une population paupérisée, aux prises avec une crise économique et sociale interminable et angoissée par un avenir nuageux… Pour sortir de cette zone de turbulences sans trop de casse, il faudra faire preuve de courage, mais sans doute aussi de beaucoup de pédagogie.