Nous célébrerons, l’année prochaine, le cinquantième anniversaire de l’ouverture de Vatican II. L’importance de l’événement ne fait aucun doute. En son temps, de Gaulle en avait parlé comme d’un événement majeur du vingtième siècle. On sait, par la contestation traditionaliste, qu’il demeure un objet de discussion. Et puis on est encore à s’interroger sur son interprétation et la validité de sa réception. Cela ne doit ni nous étonner, ni nous scandaliser. Il en a souvent été de même pour les grands conciles de l’histoire, qui ont provoqué à leur suite des crises qui ont pu durer très longtemps. Force est de reconnaître également que Vatican II n’est plus considéré par les nouvelles générations avec le même regard que celles qui l’ont vécu. Le Concile des années 1962-1965 fait désormais partie de l’histoire. D’où l’intérêt de se référer à des témoins.
L’un d’entre eux vient de disparaître. Nous étions un certain nombre à accompagner sa famille, samedi, dans la belle église de l’ancienne abbaye royale Notre-Dame du Val de Grâce. La messe de funérailles était célébrée par son fils, Dom Fanucchi, moine à l’abbaye de Kergonan en Bretagne. Georges Daix, journaliste au long cours, avait, en effet, suivi les sessions de Vatican II. Il était d’autant plus à même de comprendre l’élaboration de ses textes qu’il avait été l’ami intime de deux des théologiens les plus éminents de l’époque, dont les travaux personnels comptèrent directement dans la préparation doctrinale du Concile. Il s’agissait du cardinal Jean Daniélou et du père Louis Bouyer. Ce dernier, religieux de l’Oratoire a joué un rôle de premier plan dans le renouveau de la doctrine de la liturgie. Et Georges Daix a publié un livre d’entretien avec lui, réédité aux éditions Ad Solem sous le titre le métier de théologien.
Si l’on veut comprendre ce qu’est vraiment la théologie et ce en quoi Vatican II a réactivé les richesses spirituelles de la tradition ecclésiale, on a tout intérêt à lire ce livre. Il me plaît, quant à moi, de saluer la mémoire de mon ami Georges Daix sur l’antenne de Radio Notre-Dame. Ce bon et fidèle serviteur de l’Église fut un modèle d’informateur religieux. Il sut sans cesse mettre en valeur l’essentiel de la vie et du message de l’Église Catholique. J’espère qu’il aura de nombreux successeurs dignes de lui !