Gentilles coucheries - France Catholique
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Funérailles catholiques : un temps de conversion
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Gentilles coucheries

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David regarde Bethsabée au bain (Jacques-Joseph Tissot – env. 1898)

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On pourra régler la question de la révolution sexuelle si on peut montrer que la forme la plus naturelle, agréable, « responsable », des relations sexuelles hors mariage n’en est pas moins source destructive de désordre. Appelons cela la question des « Gentils compagnons ».

Les « Gentils compagnons » ne couchent pas avec des inconnus. Ils ont leurs règles morales. Les « Gentils compagnons » ne couchent qu’avec quelqu’un dont ils sont épris. Que signifie cette condition ? Ce n’est pas trop clair. Pour certains, « je n’aurai de relations sexuelles qu’avec quelqu’un que j’ai l’intention d’épouser, et qui a l’intention de m’épouser.» Pour d’autres: « Je n’aurai des relations sexuelles qu’avec quelqu’un que j’aime, et que je pourrais éventuellement épouser.» D’autres déclarent: « je ne coucherai qu’avec quelqu’un pour qui j’éprouve de l’attirance, avec une certaine perspective d’avenir. Enfin, certains « Gentils compagnons » pensent: « je ne coucherai qu’avec quelqu’un qui m’intéresse bien.»

Les « Gentils compagnons » sont reçus dans leurs familles respectives. Ils pratiquent la contraception car ils savent — sans bien saisir la contradiction — qu’il n’est pas bon de mettre au monde des enfants dont le père et la mère ne sont pas unis pour toujours. Les « Gentils compagnons » croient au divorce en tant que parachute pour les autres. Le comportement des « Gentils compagnons » peut s’expliquer entre autres par le souci d’éviter le risque du divorce. Ils trouvent plus sage de faire, avant de se marier, comme s’ils étaient mariés, pour voir si ça marche. Une sorte d’engagement avec restrictions.

Les « Gentils compagnons » ne sont pas portés sur la pornographie. Ils pratiquent la sodomie « pour faire comme tout le monde », non qu’ils apprécient vraiment cette déviance. Les « Gentils compagnons » sont impeccables, et ne profèrent que rarement des obscénités. Les plus gentils des « Gentils compagnons » vont ensemble à la messe. Ils croient, et n’ont pas vraiment tort, que c’est Dieu qui leur a inspiré leur don mutuel. Ils ne méprisent pas la sainteté. Ils veulent vraiment que leur comportement soit béni.

S’ils étaient nés voici un siècle, ils auraient été vierges — tous deux, homme et femme — en montant à l’autel. Ils croient aux Dix Commandements, mais on leur a appris que l’un de ces Commandements n’a plus cours dans le monde moderne, tout au moins comme on l’entendait naguère.

Les « Gentils compagnons » ne désirent pas se servir l’un de l’autre comme d’instruments de plaisir. Leur relation est marquée par une grande tendresse et par l’altruisme. En fait, si on considère leur comportement, hormis ce qui concerne directement la fornication, on peut trouver fort louables leurs personnalités et leurs façons d’être. L’ « épouse » peut mitonner des petits plats pour le « mari », et le « mari » peut bien apporter des fleurs à sa « femme ». Il leur arrive de fêter les « anniversaires », du jour de leur première rencontre. Ils considèrent que se « tromper » est une grave offense. Ils sont souvent incorrigiblement sentimentaux, c’est très mignon. Ils sont heureux d’être ensemble, et les gens apprécient leur compagnie.

Les « Gentils compagnons » ne sauraient être qualifiés d’égoïstes. Certains sont bénévoles pour les soupes populaires, d’autres entraînent des équipes sportives de jeunes, sont catéchistes dans leurs paroisses, ou s’impliquent dans des crèches, car ils aiment vraiment les petits enfants, et — pas maintenant, mais, pourquoi pas — voudront en avoir quelques-uns eux-mêmes.

Les « Gentils compagnons » sont gens respectables. En vérité, ils se comportent « décemment » dans ce domaine comme les hommes des classes supérieures des générations précédentes, qui entretenaient de discrètes maîtresses tacitement tolérées par les épouses. Tant que chacun comprenait et que le mari faisait vivre femme et enfants, il n’y avait rien à dire. Mais le mari qui sautait la femme de chambre de sa femme, ou la femme qui accueillait son majordome en l’absence de son mari, étaient l’objet d’un profond mépris. Il faut respecter les « usages ».

Ces « usages » n’ont rien à voir avec la sainteté, plutôt avec le « savoir-vivre » (NDT: en français dans le texte). Dans les classes aisées, le mari adultère se serait indigné de l’accusation d’un comportement terrible — par exemple, fréquenter les bordels, nids de maladies vénériennes. De même, les « Gentils compagnons » seraient scandalisés à l’idée de « ce qu’il ne faut pas commettre »: orgies, nudisme en public, adultère, etc. La règle de la ligne fluctuante s’applique là. C’est la ligne qui sépare ce qui est sexuellement licite de ce qui ne l’est pas, elle se situe un ou deux crans en-dessous de ce qu’on pratique soi-même.

Les « Gentils compagnons » les plus scrupuleux, dont la conscience n’est pas bien nette, le disent : « mon péché sexuel est pardonnable, pas celui que commettent d’autres, c’est une autre histoire.» Car les « Gentils compagnons » distinguent les catégories « accros du sexe » et « vagabonds ». La réalité de ces catégories n’est pas mise en question. C’est leur définition.
Alors, si être un « Gentil compagnon » n’est pas bien, a fortiori c’est toute la révolution sexuelle qui s’effondre. Je montrerai dans d’autres articles : primo, c’est mal agir ; cela fait du mal à ceux qui s’y adonnent ; enfin, ça fait du mal aux autres. C’est une détérioration du tissu social, et tout catholique fidèle à l’enseignement de l’Église doit le repousser.


Source :

http://www.thecatholicthing.org/columns/2011/nice-fornication.html