Quatre-vingts députés UMP ont demandé hier au ministre de l’Education nationale, Luc Chatel, le retrait des manuels scolaires qui expliquent « l’identité sexuelle des individus autant par le contexte socio-culturel que par leur sexe biologique ». Je suis d’autant plus satisfait de l’initiative des quatre-vingts, que, depuis plusieurs mois, je n’ai cessé de protester contre l’action intrusive qui consistait à imposer à des lycéens une thèse idéologique dans des manuels d’initiation scientifique. La théorie du Gender concerne peut-être la classe de philosophie, pour y être soumise à une critique afin d’examiner ses présupposés pseudo-philosophiques. En aucun cas, elle ne se réfère à ce qu’on appelle le savoir scientifique, à moins que notre système démocratique ne se mette à délirer comme le stalinisme délirait en son temps, en imposant le système absurde d’un Lyssenko.
Je rappelle que la principale théoricienne du Gender est elle-même revenue sur ses positions initiales. Judith Butler n’affirme plus que le corps sexué est un objet neutre ou une page blanche sur laquelle on peut écrire n’importe quel texte. Mais le Gender a échappé à Judith Butler et à son école. Il relève maintenant de la politique, et des organisations internationales qui ont voulu l’imposer au monde entier. Avec des conséquences absolument folles.
Au Canada, les mots de père et de mère sont proscrits dans les lois, pour ne retenir que le terme de parents qui s’applique indifféremment à tous les sexes, deux hommes ou deux femmes pouvant désormais être non pas père ou mère, mais parents. En Espagne, M. Zapatero a présenté un projet attribuant aux nouveaux-nés un simple numéro d’immatriculation, dans l’attente de la définition ultérieure de leur identité sexuée. Oui, nous sommes en pleine folie. Et que quatre-vingts députés français réagissent contre cette folie constitue vraiment une bonne nouvelle !
Chronique lue sur Radio Notre-Dame le 31 août 2011