Gaza : crise mondiale - France Catholique
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La justice de Dieu
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Gaza : crise mondiale

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L’arraisonnement sauvage de la flottille humanitaire pour Gaza par la marine israélienne a frappé de stupeur le monde entier. Tandis que beaucoup de gens se demande ce que l’on peut faire, nous avons aussi à réfléchir et à poser le drame sous le regard de Dieu qui ne fait acception de personne.

D’abord, il n’est pas crédible de dire que la flottille était armée. Dans l’exposition des armes entre guillemets des humanitaires qui mettaient en danger l’armée israélienne, il y avait quelque chose de dérisoire. Il faut dire que la brutalité de la marine israélienne est disproportionnée dans cet arraisonnement. Le monde entier doit savoir qu’il en est toujours ainsi avec Tsahal. C’est pourquoi les checks points sont si dangereux. Il n’est pas possible de croire les Autorités israéliennes quand elles disent qu’il aurait suffit de débarquer les marchandises destinées à la bande de Gaza et qu’elles auraient été acheminées. Elles ont fait un tri et bien des choses, comme le ciment, n’entreront pas à Gaza.

D’autre part, Israël a commis une faute qui l’isole de la communauté internationale. Cet isolement lui-même est dangereux. Etant allé par deux fois dans ces pays, Israël et Palestine, ces deux derniers mois, je me rends bien compte de l’évolution de l’opinion dans la société israélienne dans le sens de l’exacerbation nationaliste. Certes, tout le monde ne pense pas ainsi mais le courant est fort. J’ai même entendu des gens qui m’avaient habitués autrefois à plus de pondération dire que la Palestine n’existe pas ou encore que les musulmans sont dangereux. Je suis malheureux de ce que j’ai entendu ; j’ai mal pour Israël qui s’emmure encore plus.

Vous connaissez le dicton : « liberté que de crimes on a commis en ton nom ». Je dirai aujourd’hui : « sécurité, que de crimes on commet en ton nom ». La violence engendre la violence. La politique doit viser autre chose que le mépris de l’autre, la négation de sa dignité ou la violation du droit même pour des raisons sécuritaires. Dans un nation civilisée, la force, monopole de l’Etat, est au service de la justice et de la défense du bien commun dans le respect de la personne humaine. C’est pourquoi on ne peut pas légitimer le terrorisme.

La communauté internationale doit agir avec justice, alors qu’elle donne trop souvent l’impression d’user de deux poids et de deux mesures « selon que vous serez puissant ou misérable », comme dit Jean de La Fontaine. Plus que jamais, l’espérance est dans un amour efficace qui ne méprise où n’exclut personne et qui sert l’homme, tout l’homme, tous les hommes pour leur développement intégral. Les chrétiens, où qu’ils se trouvent, ont un rôle irremplaçable à jouer.

Chronique diffusée le 3 juin sur Radio Notre-Dame.