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GAZA

« Les gens pleurent : les hommes, les femmes et les enfants pleurent. Ils désespèrent de trouver des moyens de se nourrir ou des moyens d’assurer leur protection. » - Mgr Musallam, curé de Gaza. Par John Pontifex et Mario Bard, AED .
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L’organisme catholique de charité Aide à l’Église en Détresse (AED) s’apprête à envoyer une aide d’urgence de 28 000 dollars alors que la crise humanitaire s’aggrave dans la bande de Gaza.

L’organisme qui soutient les chrétiens souffrants de pauvreté, d’oppression et de persécution dans plus de 137 pays, s’est engagé à faire parvenir cette aide après qu’elle ait reçu les premiers comptes-rendus concernant la violence, qui a fait pour l’instant plus de 600 morts et plus de 2500 blessés, après une semaine de raids aériens incessants des forces israéliennes sur la bande de Gaza.

Parmi les informations reçues par l’AED, le décès d’une adolescente de 16 ans, Christine Wadi Turk, une étudiante de l’École de la Sainte-Famille de la ville de Gaza, morte le vendredi 2 janvier dernier. Quelques heures après avoir présidé les funérailles de la jeune fille, Monseigneur Manuel Musallam, curé de Gaza (catholique de rite latin), a indiqué en entrevue à l’AED que la cause de la mort n’était pas encore confirmée, mais que le « choc et la peur » étaient à blâmer, entre autres à cause des explosions tout près de la maison de l’adolescente.

Dans un compte rendu émouvant, Mgr Musallam a parlé d’une communauté « luttant pour rester en vie », échappant aux bombes, souffrant d’un manque aigu de nourriture, d’eau et d’abris.

Garder espoir : une lutte incessante

Soulignant le besoin d’une aide immédiate, Mgr Musallam précise : « La plupart des familles sont terrifiées et trouvent cela très difficile. Elles souffrent des bombes qui éclatent tout autour d’elles. Les gens sont effrayés mais ils ne veulent pas abandonner », déclare le curé avant d’ajouter : « Comme prêtre, je sais que je devrais parler d’espoir mais les gens me disent ‘Quel espoir y a-t-il?’ Nous avons à rappeler aux gens d’avoir foi dans l’Évangile et d’essayer autant que possible de garder espoir. » Mais « les gens pleurent – les hommes, les femmes et les enfants pleurent. Ils désespèrent de trouver des moyens de se nourrir ou des moyens d’assurer leur protection. »

Mgr Musallam a annulé les messes de minuit et du Nouvel An dans sa paroisse de la Sainte-Famille, les remplaçant par des temps de prières organisés dans la chapelle de l’école de la paroisse. Un geste de protection face aux frappes imminentes de l’État hébreu.

Le patriarche latin de Jérusalem, Fouad Twal ainsi que les chefs des autres Églises ont tous condamné la violence qui secoue la région. Plus de 1,5 million de personnes vivent dans la Bande de Gaza et les enfants représentent 50 pour cent de la population totale. De ce nombre, 5000 sont chrétiens, majoritairement grec orthodoxes, et 300 sont catholiques de rite latin.

Mgr Mussalam est incapable de voir plusieurs de ses paroissiens mais « je leur envoie régulièrement des messages SMS (messagerie texte), leur offrant un mot spirituel d’encouragement et pour les aider à prier un peu. » Ainsi, «  au début de chaque heure, nous nous sommes entendus pour dire cette prière : ‘Dieu de paix, donne à notre pays la paix. Dieu de miséricorde, donne la miséricorde à notre pays.’ »
Le pasteur a enfin indiqué que les familles ayant évacué leurs maisons sont retournées pour les retrouver en ruines parce qu’elles se trouvaient à proximité des édifices gouvernementaux et militaires visés par les frappes des Israéliens.


Appel à une « action de prière »

L’aide d’urgence de l’AED arrive dans une région qui est déjà confrontée à de graves problèmes. Elle est massivement surpeuplée et, selon les Nations Unies, a un taux de chômage de plus de 40 pour cent. De plus, près de 30 pour cent de la population n’a pas accès à l’eau potable. « Nous savons que notre soutien financier ne peut alléger que la détresse la plus criante », a déclaré le Secrétaire général de l’organisation, Pierre-Marie Morel. Ce dernier appelle les 700 000 bienfaiteurs de l’œuvre de par le monde à une action de prière.

Le soutien en Terre sainte et dans le tout le Moyen Orient est crucial pour l’Aide à l’Église en Détresse, spécialement après que Benoît XVI ait déclaré que cette région troublée devait être une priorité pour l’organisation, lors des fêtes marquant le 60e anniversaire de l’AED à l’automne 2007.

Source: Mario Bard, Information AED-Canada (514) 932-0552