Gaston Courtois, homme de presse - France Catholique
Edit Template
Noël : Dieu fait homme
Edit Template

Gaston Courtois, homme de presse

L’abbé Courtois fut une figure marquante de la presse française du XXe siècle. Visionnaire, moderne et professionnel, il avait parfaitement pris la mesure de son potentiel missionnaire.
Copier le lien
Cœurs vaillants est rapidement devenu un succès d’édition.

Cœurs vaillants est rapidement devenu un succès d’édition.

Certes secondaire comparée à la vocation sacerdotale, la vocation de journaliste est également apparue très tôt chez Gaston Courtois. À l’âge de 15 ans seulement, il écrit ses premiers articles dans un journal manuscrit, L’Écho littéraire. Dans le numéro de Noël 1912, il y signe deux contributions, intitulées Le chant de la forêt et Le remords. D’ores et déjà, on peut déceler cher lui une qualité de plume qui ne se démentira pas par la suite. Il faudra cependant attendre l’après-guerre pour que cet attrait se concrétise dans une action d’envergure.

À l’origine

Vers 1926-1927, l’abbé Courtois fait en effet partie de ceux qui déplorent l’inexistence de publications chrétiennes de qualité pour les plus jeunes. Il existe ici et là quelques bulletins remarquables, comme Nos petits gars, dans le Nord, ou encore L’ami des jeunes, édité par les Orphelins d’Auteuil, mais leur lectorat demeure limité. Gaston Courtois décide alors de coordonner les différentes initiatives et de repérer les talents pour lancer une nouvelle publication, d’envergure nationale, destinée en premier lieu aux patronages. Un premier numéro de Cœurs vaillants sort ainsi en 1928, mais le véritable démarrage a lieu le 8 décembre 1929, jour de l’Immaculée Conception. Jean Nohain, qui dirige alors le journal Benjamin et qui connaîtra la célébrité sous son surnom de « Jaboune », participe à l’élaboration de la formule.

Un certain Tintin…

Gaston Courtois, alias « Jacques Cœur », entouré des abbés Gabriel Bard et Henri Guesdon, se révèle visionnaire : il opte pour une maquette moderne et un rubriquage audacieux, mêlant dessins de grand format, historiettes, feuilletons, jeux, propositions d’activités manuelles et bien sûr bande dessinée. Très vite, Cœurs vaillants va adopter les bulles – ou phylactères – qui n’étaient alors guère utilisées dans les « illustrés ». L’un des premiers auteurs de ces planches innovantes n’est autre qu’un certain Georges Rémi, c’est-à-dire Hergé, qui n’est alors âgé que de 23 ans et dont l’abbé Courtois a remarqué le talent dans la revue belge Le Petit Vingtième où triomphent L’aigle rouge, Tintin au pays des Soviets, Quick et Flupke, Jo, Zette et Jocko

Grâce à Cœurs vaillants, les petits Français vont pouvoir découvrir en avant-première l’univers de ce géant du 9e art. Le succès est au rendez-vous. Les abonnés se comptent par dizaines de milliers – 150 000 à la veille de la Seconde Guerre mondiale – et une version pour les jeunes filles, Âmes vaillantes, est lancée le 8 décembre 1937, toujours en la fête de l’Immaculée Conception.

Retrouvez l’article complet dans notre numéro spécial.