Gardiens du Sacré-Cœur - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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Gardiens du Sacré-Cœur

Depuis 1863, les membres de la Garde d’honneur consacrent une heure quotidienne à la réparation du Sacré-Cœur, pour répondre à la demande du Christ à sainte Marguerite-Marie.
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Cadran de la Garde d’honneur du Sacré-Cœur de Jésus.

Cadran de la Garde d’honneur du Sacré-Cœur de Jésus.

L’œuvre est aussi discrète qu’exigeante dans l’engagement qu’elle demande à ses membres. La Garde d’honneur naît en 1863, alors qu’une religieuse de la Visitation de Bourg-en-Bresse, Sœur Marie du Sacré-Cœur, souhaitait répondre de manière concrète à l’appel adressé par le Christ à sainte Marguerite-Marie, lors de l’apparition de 1674 à Paray-le-Monial : « Donne-moi ce plaisir de suppléer à [l’] ingratitude [des hommes] autant que tu pourras en être capable. » Au cours d’une vision, la visitandine distingue un cadran et, une heure plus tard, jette sur papier son intuition : consacrer une heure de sa journée au Cœur de Jésus « blessé par nos ingratitudes ».

Une heure de sanctification

« Il ne s’agit pas d’une heure de prière, mais d’une heure de sanctification de notre devoir d’état, précise Geneviève Vignes, coordinatrice internationale de la Garde d’honneur. L’engagement consiste à orienter son cœur vers Jésus pendant une heure. » L’engagement, inséparable de la notion de réparation du Cœur souffrant du Christ, est définitif, à vie. Chaque créneau horaire est placé sous la protection de gardiens célestes et consacré, en plus de la réparation au Sacré-Cœur, à une intention particulière : de midi – ou minuit – à une heure, le Garde se met sous la protection de la Vierge pour l’Église ; de quatre à cinq heures avec les chérubins pour l’éducation de la jeunesse ; ou encore de dix à onze heures avec les archanges pour les âmes du Purgatoire.

« De jour en jour, cette heure que nous offrons devient un rendez-vous d’amour avec Jésus, pour lui dire que nous sommes là, certes avec nos misères et nos péchés, mais que nous ne l’oublions pas », confie Edwige Bardot, mère de famille de six enfants, tous gardes d’honneur. Engagée en 2015, elle a choisi l’heure de onze heures à midi, sous la protection des anges, « pour faire grandir l’amour de l’Eucharistie et développer la Garde d’honneur ». « En étant garde d’honneur, je me tiens simplement à mon poste, en esprit au pied de la Croix, pour recevoir tous les trésors du Cœur transpercé, pour me laisser aimer, m’offrir à mon tour et devenir un témoin pour les autres », résume de son côté Sœur Célina, moniale visitandine membre de la Garde d’honneur depuis 2006. La religieuse témoigne de « lumières ou de grâces » souvent reçues lors de son heure de garde. « Cet engagement me permet de lutter pour ne pas tomber dans la froideur, l’oubli, l’indifférence et l’ingratitude dont le Cœur de Jésus se plaint, en particulier de la part des consacrés » explique-t-elle encore.

Saint Pie X et Don Bosco

En France, la Garde d’honneur est présente dans 35 diocèses et compte près de 30 000 membres. Elle a également essaimé dans le monde entier : plus de 50 pays comptent des centres nationaux et diocésains rattachés au siège de Paray-le-Monial. « Nous estimons que ces vingt dernières années, environ 3 millions de personnes se sont engagées dans la Garde d’honneur », se réjouit Geneviève Vignes. Les nouveaux engagés mettent leurs pas dans ceux d’illustres prédécesseurs : Pie IX, saint Pie X ou encore Don Bosco ont fait partie de la Garde d’honneur. Tous sont invités à se mettre à l’école de saint François de Sales.

La spiritualité du fondateur de la Visitation, mort 50 ans avant les apparitions du Sacré-Cœur, demeure celle qui doit guider les engagés : « Pendant une heure, il faut appliquer sa recommandation : “tout faire par amour, et rien par force” », explique Geneviève Vignes. Ininterrompue depuis 160 ans, la veille de la Garde d’honneur est appelée à se développer, pour consoler toujours plus « ce Cœur qui a tant aimé les hommes ».