Gallicanisme ? - France Catholique
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Gallicanisme ?

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Quelques réflexions sur la pratique religieuse en France (et ailleurs ?).

Notre clergé

Le temps de la soutane obligatoire est bien révolu. Je me souviens des sautillements sur le parvis de l’église des jeunes vicaires étrennant leur nouveau vêtement dit « de clergyman » (le franglais était déjà à la mode). Reconnaissons que le port d’un tel habit est plus confortable que celui de la soutane, tout en proclamant par son apparence l’appartenance au clergé séculier.

Ces temps-là sont passés, ils reviendront peut-être.
En attendant, amis, identifions un prêtre.

Une discrète croix au revers de la veste (quand on en porte une au-dessus de l’ensemble polo + blue-jeans), parfois un « col romain » (accessoire rarissime), voici quelques indices susceptibles de nous guider. Sont-ils lisibles pour tous ?
Pourquoi se camoufler ? Les persécutions religieuses ne sont plus pratiquées en France depuis bien longtemps ; montrez-vous ! N’ayez pas peur ;!

Les prêtres sont hélas devenus une denrée rare dans nos paroisses; et ils se cachent, alors que certains chrétiens plus ou moins tièdes (ou, au contraire, en profonde détresse) seraient heureux de dialoguer avec un prêtre rencontré au coin de la rue ou en tout autre lieu public. A condition de pouvoir l’identifier.

La liturgie

Le rite romain avait certes besoin d’un coup de pinceau. Le latin ecclésiastique (ni Cicéron, ni César, ni Virgile, ni ..), de qualité médiocre, n’était compréhensible que par une petite minorité, mais, comme disait une vieille dame, non-latiniste, «;on ne comprenait pas, mais c’était beau; l’hypocrite, elle comprenait bien la traduction en lisant son missel ! Le choix de la langue vernaculaire a retiré son côté catholique (=universel) à la liturgie, mais l’a certes rendue accessible à la majorité dans tous les pays. UN BON POINT, la catholicité y a peut-être gagné.

Critique : qui a rédigé la version française ? A elle seule, la phrase (l’allitération) du Credo « Il a parlé par les prophètes ;» mériterait un blâme.
« Notre Père;.. que ta (votre) volonté soit faite sur la terre comme au ciel » aurait pu être rendue aussi compréhensible que la version anglaise «Thy will be done on earth as it is in heaven». que votre (ta) volonté soit faite sur terre comme elle l’est au ciel. On n’imagine guère, hors la rébellion de Satan & Cie, que la volonté divine ne soit pas respectée au paradis.

Et pourquoi donc tutoie-t-on le Seigneur à qui les plus grandes marques de respect devraient être données ?

Quatre prières eucharistiques différentes (sans compter les variantes plus ou moins clandestines), n’est-ce pas trois de trop ? Et combien de versions sont livrées au choix du célébrant ? Des deux textes parfois proposés d’Introït ou d’antienne de communion, des innombrables préfaces offertes au choix (ou à l’humeur) du prêtre, et des quatre (et quelques) prières eucharistiques, un mathématicien doué pour le calcul combinatoire trouverait une multitude de rites bien différents, sinon divergents. Résultat : entrant dans l’église pour assister à la messe, le fidèle ignore à quelle sauce sera servie la commémoration de la Cène. POURQUOI ?

Mais si cette diversité est inéluctable (re – POURQUOI ?) encore faudrait-il que rien ne soit ajouté (l’inutile « pré-homélie » d’introduction, les chansonnettes réputées « cantiques » – il en existe de beaux parmi les vieux classiques) ni retranché (Introït, « confiteor », lavabo, antienne de communion, etc parfois – trop souvent – omis), ni abrégé (credo remplacé par trois questions « croyez-vous &hellip », réponses : « nous croyons » On ne saurait faire plus bref ! Sauf à répondre « OUI ».

Certains éditeurs ont pris la peine de publier les travaux (ce qu’on nommait « paroissien ») relatifs à cette nouvelle liturgie, ne serait-il pas bon d’exploiter le fruit de leurs efforts ? Mais combien de fidèles sont munis d’un missel lorsqu’ils vont a à la Messe ? On trouve pourtant de sympathiques fascicules mensuels pour répondre facilement à cette question.

Curiosité : existe-t-il en France une paroisse où la prière eucharistique N°1 est proclamée ? Horreur, horresco referens ! elle rappelle trop fidèlement le bon vieux canon de la messe de jadis. Aux orties !

La « Prière universelle »: qui rédige, qui contrôle, les textes ? Les slogans politico-syndicalo-progressistes revendicatifs qu’on entend parfois ont-ils leur place lors d’une célébration se réclamant de la religion d’amour?

Motu proprio Summorum Pontificum. La « forme extraordinaire du rite latin » sent-elle vraiment le soufre ? La paix que le Seigneur nous propose avant la sainte communion existe-t-elle ? Cette forme de rite s’ajoute aux multiples variantes citées, mais a la vertu d’être clairement annoncée. Prions pour que la polémique retombe comme un soufflé défourné prématurément ! Laissons se calmer l’effervescence incompréhensible soulevée par le Motu proprio ; les fidèles attachés à la tradition liturgique antérieure ne sont pas des criminels, laissons-les, laissez-nous en paix.

Les comportements

Combien de fidèles restent assis pendant les oraisons ? Beaucoup. Combien de fidèles restent debout au lieu de s’agenouiller pendant la consécration ? Beaucoup (l’idéal serait d’être agenouillé pendant toute la prière eucharistique). Un petit effort (dispense pour les personnes handicapées) est-il de trop ? Assistons à la sainte messe aux États-Unis (non suspects de gallicanisme) : TOUS les fidèles adoptent les attitudes recommandées (obligatoires ?). La messe catholique américaine (je cite ce que je connais, la messe célébrée vers la côte Est des États-Unis) est exemplaire. Pourquoi pas son homologue gauloise ? A moins, tout simplement, qu’on ait omis d’enseigner le « savoir-vivre + savoir- prier » aux enfants du catéchisme. GALLICANISME ? Suggestion : ré-inscrire au programme du catéchisme une explication complète de la sainte messe et de ses rites.

La distribution de la sainte communion par des laïcs peut sans doute se justifier pour des assemblées nombreuses. Il ne faut pas en abuser, et, de toutes façons, il serait bon d’en respecter le côté sacré. Une symbolique ablution serait-elle superflue ?

Encore bien des « sujets qui fâchent » pourraient être évoqués. Mais trop, c’est trop. STOP !

Il n’est jamais trop tard pour bien faire. Nos seigneurs Évêques, nos pères Curés, réveillez-vous pour réveiller vos fidèles. Alors peut-être reviendront-ils en nombre dans leurs églises. En nombre ? occasions inespérées de susciter des vocations sacerdotales et de repeupler les séminaires !

Pierre Lebègue
13520 MAUSSANE LES ALPILLES