Un bon tiers des ingénieurs français partis travailler à l’étranger n’ont pas l’intention de revenir travailler en France. C’est ce que révèle une enquête de l’association « Ingénieurs et scientifiques de France » portant sur la situation de 770.000 ingénieurs de moins de 65 ans, sur la base de plus de 40.000 questionnaires provenant de 120 écoles d’ingénieurs habilitées par la commission des titres d’ingénieurs.
Autre fait à noter, la proportion d’ingénieurs choisissant les pays asiatiques rejoint celle de ceux qui élisent les Etats-Unis comme terre d’exil, 11% dans chaque cas… Les pays étrangers les plus prisés sont la Suisse (plus de 11% des départs), les Etats-Unis (10,9%) et l’Allemagne (9,6%) dans le trio de tête. Actuellement, 15,5% des ingénieurs, soit 105.000 personnes, travaillent à l’étranger. Cette proportion a plus que doublé depuis le début des années 2000…
La France d’après les années Giscard-Mitterrand-Chirac ne retient plus autant ses élites industrielles que celle des Trente Glorieuses et du début de la Ve République. Mais il est vrai que le contexte international a lui aussi beaucoup changé. Au déclin de notre « cher et vieux pays » correspond l’essor de puissances étrangères, les unes « émergentes », les autres restées habitées par un esprit pionnier libre des pesanteurs bureaucratiques franco-françaises et sans doute aussi d’une fiscalité confiscatoire…
