Le suicide de 35 salariés de France Telecom victimes de harcèlement moral en 2008 et 2009 : c’est ce qu’après sept ans d’enquête la Justice française reproche à l’ex-patron et à six anciens dirigeants de cette entreprise, aujourd’hui devenue Orange. La première du CAC 40 à avoir été mise en examen pour cette pratique du harcèlement moral sur ses employés. Les moyens utilisés : incitations répétées au départ, mobilités forcées, surcharge ou absence de travail, réorganisations dans tous les sens, etc…
Son patron avait jugé bon de qualifier de « mode » cette vague de suicides, provoquant ainsi un profond malaise parmi le personnel. « En 2007, je ferai les départs d’une façon ou d’une autre, par la fenêtre ou par la porte », avait-il déclaré devant des cadres supérieurs… En juillet 2009, un technicien marseillais s’était suicidé après avoir parlé de « management par la terreur ». L’inspection du travail avait souligné la brutalité des méthodes managériales. Des caricatures pleines d’humour noir circulaient sur Internet à ce propos : l’une d’elles illustrait une scène de pendaison avec ces mots : « A France Telecom, il y a toujours quelqu’un au bout du fil »…
En mars 2010, le patron avait quitté la direction opérationnelle du groupe après avoir reconnu avoir commis une « énorme bourde » en parlant de « mode » à propos des suicides parmi ses employés. Aujourd’hui, les dirigeants mis en cause encourent jusqu’à deux ans d’emprisonnement et 30.000 euros d’amende.
Pour aller plus loin :
- Suicides en série (France Telecom)
- Comprendre le harcèlement anticatholique
- 3012 -Outreau : le procès du procès
- Affaire Ulrich KOCH contre Allemagne : la Cour franchit une nouvelle étape dans la création d’un droit individuel au suicide assisté.
- La paternité-maternité spirituelle en vie monastique est-elle menacée en Occident ?