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Les Suisses pleurent l’échec de la nati à leur Euro

Les « go Suisse » se sont tus. Les visages peinturlurés de rouge ont chaussé le masque des mauvais jours. Le Parc Saint Jacques de Bâle se vide précipitamment. Les Suisses en rêvaient pourtant depuis de longs mois de cet Euro 2008 qu’ils avaient la joie d’organiser sur leurs terres. Ils se mettaient à imaginer pour leur équipe nationale un destin glorieux, semblable à celui de l’Allemagne de 2006.

Mais hélas le terrain en a destiné autrement. Déjà samedi 7 juin, tandis que les paillettes de la cérémonie d’ouverture s’étaient à peine dissipées, Alexander Frei, l’attaquant vedette de la sélection helvétique, s’écroulait sous le tacle rugueux d’un joueur tchèque. Tel un symbole, le joueur du Borussia Dortmund, meilleur buteur de l’histoire de l’équipe de suisse, devait déclarer forfait pour la suite de la compétition. Traumatisés par l’absence de leur capitaine, les joueurs suisses allaient se laisser battre par une sélection tchèque, certes techniquement moyenne, mais au réalisme redoutable.

Le match suivant, face à la Turquie, devenait donc décisif et tout le peuple suisse savait que cette rencontre était une des plus importantes de l’histoire de sa sélection. Lorsque le milieu de terrain d’origine turque Hakan Yakin ouvrit le score à la 32e minute de jeu, une immense explosion de joie éclata dans l’enceinte du stade bâlois. Les Suisses se prirent à rêver : et s’ils étaient enfin en présence du match référence qui permettrait de lancer une belle épopée. Malheureusement, la défense suisse totalement dépassée, s’écroula en fin de match, encaissant même un deuxième but, synonyme d’élimination, à la 92e minute! La Suisse se distingua alors en étant la première équipe d’ores et déjà éliminée de l’Euro 2008. L’alléchante affiche face au Portugal, déjà qualifié, serait donc dénuée du moindre enjeu.

Au vue de ce dernier match et de la victoire des joueurs suisses 2-0, la déception n’en est que plus grande pour leurs supporters. Au cours de ces trois matchs, la Suisse a en effet pratiqué un football attrayant, dominant très souvent son adversaire dans le jeu. Néanmoins, un manque d’efficacité et une défense quelque peu perméable ont condamné la « nati » de la manière la plus sévère.

Préparant déjà l’avenir, l’ancien entraîneur du Bayern de Munich, Ottmar Hitzfeld a été appelé au chevet de la sélection suisse. Il devrait sûrement apporter la rigueur et l’austérité qui ont fait défaut aux Suisses lors de ce championnat d’Europe.

matthieu baccialone © acip