S’il est une chose qui peut étonner des chrétiens épris du Christ, c’est l’indifférence vis-à-vis de la foi ; et si une chose peut les frustrer, c’est lorsque des proches, placés devant un miracle qui semble incontestable ou un argument « imparable », ne se convertissent pas sur-le-champ. On aimerait bien qu’ils se jettent à genoux aussitôt en proclamant la gloire de Dieu. Pourquoi donc des signes ne suffisent-ils pas à se convertir ? Quelle est leur place dans un chemin de conversion ?
Par définition, un signe est une réalité perçue qui nous permet de conclure à l’existence d’une autre réalité non immédiatement perçue. Dans le cas de la foi, il s’apparente à la « preuve » au sens juridique du terme. Dans une enquête policière, c’est par un faisceau de preuves que l’on établit la culpabilité de quelqu’un : il était sur les lieux du crime, le couteau lui appartenait, etc. Aucune de ces preuves, prise isolément, n’est décisive. C’est leur ensemble qui converge vers une conclusion.
L’acte de foi n’est pas le fruit d’une démonstration, mais des « signes » prépareront cet acte. Certains croiront après avoir étudié minutieusement le linceul de Turin, d’autres en étant frappés par un miracle. Certains seront touchés par le message et la vie du Christ, d’autres en vivant l’expérience d’une rencontre bouleversante dans la prière. Ces « preuves » ne suffiront jamais pour se convertir à Dieu, il faudra toujours une volonté mue par la grâce. Pourtant, sans elles, l’acte de foi n’a que peu de chance de se produire.
Un film à voir : « Jésus, l’enquête »
Une illustration remarquable de l’importance des motifs de crédibilité se trouve dans le film Jésus, l’enquête, inspiré du livre The Case for Christ de Lee Strobel.
Ce film – tiré d’une histoire vraie – raconte la conversion d’une femme, Leslie Strobel, dont le mari cherche à prouver par tous les moyens que sa foi n’est pas rationnelle. Les deux époux ont une approche radicalement différente de la foi, due à leur différence de psychologie. Leslie se convertit rapidement à partir d’une rencontre qu’elle considère comme providentielle. Cela lui suffit. Et tout au long du film, elle défend sa foi en soutenant qu’elle a « senti quelque chose », qu’elle a fait l’expérience d’une rencontre qui transforme sa vie. Sa démarche est plus affective. Et l’amitié avec une infirmière croyante joue également un rôle crucial dans sa conversion. Cette infirmière avec beaucoup de délicatesse invite Leslie à faire usage de sa liberté, sans lui forcer la main. Quand celle-ci lui demande conseil, elle se borne à lui répondre : « Que croyez-vous devoir faire ? »
Son mari, Lee Strobel, possède au contraire une forme d’esprit plus rationnelle. Faisant des recherches poussées sur l’historicité des Évangiles, il se trouve peu à peu confronté à de plus en plus de preuves de la résurrection du Christ. Pourtant, il refuse d’accepter la foi. Dès lors, plusieurs éléments vont intervenir qui auront un rôle dans son combat intérieur.