La candidate républicaine à la présidence, Fiorina Carly, a fait l’objet d’une contrôle rigoureux à la suite des remarques devenues célèbres qu’elle avait faites à propos du Planning Familial lors du deuxième débat du Parti Républicain : « On voit un fœtus entièrement formé sur la table, son cœur bat, il donne des coups de pieds, et pendant ce temps, quelqu’un dit qu’il faut le garder vivant pour pouvoir récupérer son cerveau. Voilà la moralité de ce pays ! »
La vidéo à laquelle Fiorina faisait allusion contient une conversation avec une ancienne technicienne qui faisait les prélèvements. Elle décrit comment ses collègues et elle s’y prenaient pour extraire le cerveau d’un fœtus dont le cœur battait encore et dont le système lymphatique fonctionnait toujours. Mais au cours du débat, les remarques de Fiorina pouvaient faire croire que la vidéo présentait le processus de prélèvement lui-même, plutôt qu’une simple conversation à ce sujet.
En réaction, les journalistes ont déchiré leurs vêtements – non pas à propos du prélèvement d’organes sur une vie humaine naissante, mais bien sur le faux pas technique de Fiorina, condamné comme une invention, un mensonge, faux, trompeur, « une chicanerie hypertrophique ».
C’est encourageant, parmi la floraison de vérificateurs, d’en trouver qui sont assez pointilleux pour faire remarquer qu’une candidate s’est trompée à propos des détails précis de quelque chose, alors que sur bien des sujets qui rendent les media nerveuses (en particulier l’avortement), ils sont très heureux d’écrire des choses sans aucune base réelle (et de nous harceler à ce sujet).
Mais ils se saisissent d’un petit fait technique pour dévier notre attention de ce qui est évidemment un sujet majeur – de la vivisection humaine (pour l’appeler par son vrai nom) et la récupération de morceaux de corps de bébés pour en tirer profit . Ce n’est pas une simple omission technique. C’est de l’autosuggestion : ils s’exercent à se rendre volontairement sourds, muets et aveugles. L’indignation de Fiorina était centrée sur le fait que les organes étaient récupérés sur des fœtus qui montraient encore des signes de vie.
Aucun des experts qui accusent Fiorina de mentir ne le contestent. Et comment le pourraient-ils ? Cela vaut la peine de regarder quelles fausses directions pathétiques ils ont essayé d’emprunter ; Cela seul suffit à montrer de leur part une certaine panique et un certain désespoir.
C’est comme s’ils disaient que Fiorina se trompait sur la couleur d’une enveloppe dans laquelle on nous délivrait un document – café au lait plutôt que kaki. Ou comme si Fiorina s’exclamait : « Regardez ! Cet homme en costume de flanelle est en train de se faire déchiqueter par un ours ! » Les vérificateurs répondraient « Non, cet homme porte un tissu à carreaux, et non de la flanelle, espèce de menteuse ! » Et l’inévitable titre dans les journaux : « Le mensonge de Fiorina à propos de la couleur de la chemise d’un homme est dévoilé ».
Dans tout cela, il y a un manque considérable de sens des proportions, et ceux d’entre nous dont le cerveau n’a pas encore été prélevé par le Planning Familial reconnaissent ici une suppression machiavélique des détails essentiels. Tant que des reporters tels que Chuck Todd pour NBC et George Stéphanopoulos pour ABC, accompagnés d’une quantité de journalistes mineurs qui ont uni leurs forces pour déformer l’histoire, n’auront pas reconnu que les remarques de Fiorina étaient exactes en substance, elle n’aura aucune raison de leur concéder quoi que ce soit. Et de fait, si la vérité était un jour reconnue, elle recevrait des excuses – et des félicitations pour avoir dit des vérités difficiles à dire.
Le comité de rédaction du Washington Post a condamné carrément « le faussetés de Fiorina » et l’a réprimandée pour avoir répété avec entêtement sa déclaration quand on l’a questionnée. Mais c’est facile pour toute personne bien disposée de faire la distinction entre ce qu’elle voulait dire, et ne voulait pas dire. Des erreurs sur des faits de peu d’importance n’invalident pas sa principale assertion.
Pendant les élections présidentielles de 2008, les vérificateurs du Washington Post ont été incapables de vérifier que le Président Obama avait tout simplement menti à propos de son vote contre l’Acte de protection de l’enfant né vivant. (Le spécialiste de bioéthique à Princeton Peter Singer, à propos de ce qui se passait, a été plus candide que ne pouvaient se le permettre les politiciens et leurs correspondants des media: Il a écrit une page de tribune libre pour le London Spectator où il énonçait le principe qui se cache derrière le parti pris des medias : « Tuer des bébés n’est pas toujours mal. »
Alors, le sénateur Obama doit s’être rendu compte qu’il n’y avait aucune transsubstantiation à la naissance ; il n’y a qu’un changement de lieu, pas de nature, et l’être qui était in utero de devient pas quelque chose d’autre ex utero. Obama voulait simplement, à tout prix, protéger notre régime actuel sur l’avortement.
Pressé de dire sa position lors de l’élection présidentielle de 2008, Obama a nié platement avoir soutenu cet Acte. Et les vérificateurs du Washington Post ont approuvé. « C’est injuste d’accuser Obama d’avoir soutenu la suppression des traitements médicaux sur les bébés nés à la suite d’un avortement raté », a écrit Michael Dobbs. Pourtant, c’est précisément ce qu’Obama avait fait, un fait qui pourrait être vérifié en comparant sa critique initiale de l’Acte sur la protection des enfants nés vivants, de l’Illinois, et ce qu’il en a dit en 2008.
Quatre ans plus tard, le Washington Post a reconnu bien tardivement que cela aurait pu mériter quatre Pinocchios (la mesure maximum de mensonge) à Barack Obama, alors sénateur, si cela avait été plus perçant. Dans quatre ans, est-ce qu’un homme honnête qui dit la vérité suggérera que, pendant la course aux élections de 2016, le Washington Post, le New York times et beaucoup de commentaires électroniques méritent quatre Pinocchios pour avoir été incapables de jouer franc jeu avec Carly Fiorina quand étaient mis en cause les outrages du Planning familial ?
3 Octobre 2015
Source : http://www.thecatholicthing.org/2015/10/03/fiorina-and-the-planned-parenthood-fact-checkers/
Fiorina and the planned parenthood “Fact Checkers”