Face au « séparatisme » - France Catholique
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Funérailles catholiques : un temps de conversion
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Face au « séparatisme »

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© Pascal Deloche / GODONG

Le séparatisme islamiste, voilà l’ennemi. Tel semble être le nouveau credo du président de la République pour lutter contre les zones de non-droit, où les lois françaises ont moins de poids que la loi coranique – il y aurait 150 enclaves islamiques sur le territoire, selon Bruno Retailleau citant un rapport de la DGSI. Avec des conséquences très concrètes, sur la place des femmes, les interdits alimentaires, l’enseignement…

Un tournant

En nommant le mal, en n’esquivant pas la réalité, le discours de Mulhouse d’Emmanuel Macron marque déjà un tournant par rapport à la politique de l’autruche menée jusqu’à présent, et doit être salué comme tel – même s’il faudra attendre que les actes viennent confirmer ces paroles. Car c’est la question de l’unité du pays qui est aujourd’hui posée, avec un réel sentiment d’urgence, par des autorités convaincues comme l’a exprimé le chef de l’État que « l’islam politique n’a pas sa place en France ». Visant ainsi la constitution de listes musulmanes dans une cinquantaine de villes aux municipales.

Mais ce qui est en cause, au fond, est un véritable choix de civilisation dans une société sécularisée comme la nôtre : quelle nation voulons-nous former, et quels en sont les fondements ? La raison bien sûr, citée par le président, mais à laquelle il faudrait ajouter la foi pour honorer la dimension spirituelle présente en tout homme. Faute de quoi le religieux risque de se venger et de revenir sous une forme dénaturée, voire dangereuse.

Là encore, soyons précis. Il ne s’agit pas de n’importe quelle foi, et encore moins d’une vague spiritualité, mais de la seule religion – catholique – qui articule le spirituel et le temporel sans les confondre – faute de quoi serait en germe un principe totalitaire. Saint Thomas More, cité dans notre dossier, est mort pour avoir défendu sa liberté spirituelle face à un souverain, Henri VIII, qui revendiquait également l’autorité religieuse.

De ce point de vue, il importe au plus haut degré que les catholiques et l’État soutiennent ceux qui, venant de l’islam, font courageusement le choix de la foi catholique, et ne sont hélas pas toujours très bien accueillis.

Sur un plan concret, Emmanuel Macron a fait part de son intention de lancer 47 quartiers de « reconquête républicaine » et devait recevoir cette semaine des associations d’éducation populaire. Député de La République en marche, Aurélien Taché regrette dans Le Journal du dimanche que « l’éducation populaire [soit] financée avec des queues de cerises ». Selon lui il faudrait quelques dizaines de millions d’euros tout au plus. L’Église possède un savoir-faire certain en la matière, et de longue date, de par ses nombreux patronages et écoles, fondés pour transmettre aux plus pauvres une instruction, une morale et une foi. Il serait dommage que les autorités publiques se privent d’une telle expertise, mettant toutes les religions dans le même sac. Car dans ce domaine, c’est plutôt à un nouveau partenariat qu’il faudrait appeler.