Tout comme la plupart des Américains je ne savais pas grand’chose sur l’Islam avant le 11 septembre 2001. Alors, j’acceptais la traduction répandue : « Islam » signifie « paix ».
C’est ce dont nous assuraient le Président Bush et autres dirigeants , et ils insistaient aussi sur la représentation minime de l’Islam par la minuscule minorité des terroristes du 11 septembre. L’argument le plus convaincant pour moi venait cependant de l’Église Catholique qui semblait avoir le même point de vue — l’Islam était une religion de paix.
Cette position nette sur l’Islam était bien goupillée par le document issu du Vatican, « Nostra Aetate ». La partie consacrée aux relations de l’Église avec les États musulmans précise que les Musulmans « adorent le Dieu unique », « vénèrent Jésus », « honorent Marie », et « sont attachés aux principes moraux ». En d’autres termes, leur religion est bien comme la nôtre.
S’il en était ainsi, alors il serait raisonnable de soutenir que l’Islam, comme le Catholicisme, est une religion pacifique et que les terroristes, par conséquent, ne comprenaient pas leur propre foi.
Comme les Occidentaux avaient alors une connaissance minime de l’Islam, et « Nostra Aetate » lui donnait un éclairage positif, on peut comprendre que les Catholiques vers 2001 aient pu accepter l’idée que « Islam » signifie « paix ».
Ce qui est surprenant, pourtent, c’est que quinze ans plus tard il y en ait encore tant qui le croient. Depuis le 11 septembre, un grand nombre de preuves s’est accumulé pour laisser entendre que l’Islam n’est pas une religion de paix, et ne l’a jamais été. On en trouve une abondance de preuves dans les textes et enseignements de l’Islam, au cours de l’Histoire, et dans les titres qui défilent au bas de vos écrans de télévision.
Reste « Nostra Aetate » à se mettre sous la dent. Pour certains Catholiques c’est un texte définitif — la position inébranlable de l’Église sur la religion d’Islam. Et depuis Vatican II il a servi à restreindre plutôt qu’à développer la connaissance de l’Islam. Pour autant que des Cathliques soient touchés, l’Église s’est exprimée (par « Nostra Aetate ») au sujet de l’Islam, et il n’y a rien à ajouter.
Ce qui semble être le point de vue, par exemple, de Mgr Stuart Swetland, Président de la Faculté Donnelly, qui a récemment déclaré que ceux qui réfutent la nature pacifique de l’Islam «vont à l’encontre de l’enseignement du Magistère sur ce qu’est l’authentique Islam.»
Mais on constate actuellement que le fréquemment cité « enseignement du Magistère » sur l’Islam n’a jamais eu un caractère définitif. L’objet initial de « Nostra Aetate » semble avoir été un geste en direction des non-Chrétiens. La préface du document exprime clairement le souci essentiel de toucher «ce que les humains ont en commun et ce qui les amène à vivre en bonne entente.» Une simple lecture superficielle montre déjà que les Pères Conciliaires avaient en tête la tolérance, et non une précision de doctrine.
Certaines des critiques les plus acérées sur « Nostra Aetate » ont été exprimées par S.S. Benoît. Dans un article d’octobre 2012 pour « L’Osservatore Romano » il cite une « faiblesse » de « Nostra Aetate » : «on n’y parle de religion qu’en termes positifs, négligeant les formes malsaines et corrompues de religion.» La pensée guidant « Nostra Aetate » au sujet de l’Islam était-elle à sens unique, sans la moindre précaution ? Est-ce par souci d’amitié que les Pères Conciliaires avaient décidé de négliger la face sombre de la foi musulmane ?
C’est vraisemblablement ce que S.S. Benoît avait à l’esprit quand il parlait d’une « faiblesse » du document. Quelques mois auparavant on avait cité au Vatican S.E. le Cardinal Walter Brandmuller déclarant que « Nostra Aetate » «n’a pas de caractère doctrinal obligatoire.» Comme il est avec Mgr Agostino Marchetto co-auteur d’un ouvrage intitulé « Interprétation de Vatican II – les clés de S.S. Benoît XVI » il est probable que S.S. Benoît partage cette opinion.
Le défaut de « Nostra Aetate » est de nous laisser devant une image incomplète de l’Islam. Il y a sous des similitudes superficielles entre Islam et Chrétienté citées par ce document un gouffre immense. Les Catholiques ne connaissant des cfoyances de l’Islam que par « Nostra Aetate » et « Le Catéchisme de l’Église Catholique » ne sauraient jamais que l’Islam repose sur un déni spécifique et souvent véhément de presque toutes les doctrines essentielles de la révélation Chrétienne — Trinité – Incarnation – Crucifixion – Résurrection. Bref, leur religion n’est nullement « comme la notre ».
Il est réconfortant de constater que, lentement mais sûrement, les autorités de l’Église aient une vision plus réaliste du document Le signe le plus récent de cette évolution est donné par une déclaration de l’Archevêque Mgr. Guido Pozzo, Secrétaire du Conseil Pontifical Ecclesia Dei. Sa déclaration à un journal allemand : « »Nostra Aetate » n’a aucune valeur de dogme, on ne peut demander à quiconque de reconnaître cette déclaration comme dogmatique.» Pour autant que je sache, nul ne l’a contredit là-dessus.
Bonne nouvelle. La fiction selon laquelle « Nostra Aetate » obligerait les Catholiques à croire en la nature pacifique de l’Islam a fait assez de mal — d’abord en donnant aux Catholiques une fausse impression de sécurité devant la menace de l’Islam. Les points étant mis sur les « i », la voie est ouverte aux Catholiques pour une réflexion plus réaliste sur la foi instituée par Mahomet. Un bon départ consiste à enterrer l’idée que « Islam » se traduit par « Paix ». Le mot « Islam » signifie « Soumission ».
1er novembre 2016
Source : https://www.thecatholicthing.org/2016/11/01/is-there-an-official-catholic-position-on-islam/
Photo : L’Italie active la sécurité face aux menaces islamiques.