Eva Joly et l'armée - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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Eva Joly et l’armée

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Madame Eva Joly, ancienne magistrate célèbre et candidate écologiste aux élections présidentielles, s’est signalée à diverses reprises par ses positions plutôt tranchées sur les commémorations des guerres. Déjà pour le dernier 14 juillet, elle s’était montrée hostile à un défilé qui met exclusivement en valeur l’armée française. Visiblement, elle a des problèmes avec l’armée. On comprend qu’elle n’apprécie pas non plus les cérémonies du type du 11 novembre, où il est fait mémoire d’une guerre et où l’on salue les combattants qui y ont sacrifié leur vie. Madame Joly préférerait qu’on substitue aux actuelles commémorations une journée européenne de la paix. Bien sûr, il est parfaitement possible de se reconnaître dans dans de tels sentiments pacifiques. J’ai moi-même récemment exprimé l’horreur -oui, le mot n’est pas trop fort- que l’on pouvait concevoir à l’égard de cette immense hécatombe de 1914-1918.

Cependant, Eva Joly ne se contente pas d’affirmer des sentiments. Elle voudrait aussi réécrire l’histoire, en faisant notamment des soldats qui refusèrent le combat lors des mutineries de 1917, des précurseurs d’un nouveau peuple européen. Ce en en quoi elle fait violence à l’histoire. On peut regretter ces conflits qui ont ensanglanté l’Europe, ils n’en ont pas moins eu lieu. Ce n’est pas en ignorant le sacrifice des combattants qui ont donné leur vie pour leur patrie qu’on fera avancer la cause de la paix. Ce dont il convient de se féliciter, c’est de la réconciliation des peuples. En ce sens, l’image symbolique du président Mitterrand tenant la main du chancelier Kohl à Verdun est beaucoup plus significative qu’une entreprise d’amnésie qui efface le passé.

Et puis il y a une autre dimension à ce débat, c’est celle du pacifisme. Madame Eva Joly a été précédée au XXe siècle de militants qui voulaient le désarmement de la France. Le malheur, c’est qu’à côté de nous on réarmait à outrance. Cela explique d’ailleurs que les pacifistes comme Gustave Hervé, violemment contestés par Charles Péguy en son temps soient devenus de farouches bellicistes la guerre déclarée. De même, nombre de pacifistes ont reconnu sincèrement leurs erreurs, lorsqu’il s’est agi d’affronter le nazisme. La paix est une conquête trop difficile, pour qu’on puisse en abandonner la charge à madame Joly et à ses amis pacifistes.

Chronique lue sur Radio Notre-Dame