Euthanasie - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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Euthanasie

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Le Sénat doit débattre aujourd’hui même d’une proposition de loi destinée à légaliser la transgression d’un interdit fondamental qui est au cœur des lois non-écrites comme du décalogue: tu ne tueras pas! Régulièrement la question est posée à la suite d’un drame qui s’est conclu soit par une sorte de suicide assisté, soit même par un meurtre dit compassionnel. En général, d’ailleurs, une peine de principe est infligée par les tribunaux aux responsables de ces actes auxquels on reconnaît de larges circonstances atténuantes. Mais le simple fait de ne pas vouloir absoudre pénalement l’acte de donner la mort revêt une énorme signification, tant il est impossible à quiconque de s’ériger en législateur suprême à l’encontre des principes fondateurs des sociétés. Ce sera à jamais le combat d’Antigone contre Créon sous son visage moderne.

Il faut toutefois reconnaître la puissance émotionnelle, attisée par les médias, qui risque de retourner complètement l’opinion en faveur d’une modification substantielle de notre législation. On l’a bien vu ces dernières années avec l’affaire Vincent Humbert, ce jeune homme devenu tétraplégique après un accident de la route. Sa propre mère et son médecin traitant avait précipité sa mort, entraînant un énorme débat sur la légitimité de l’euthanasie. En dépit d’une mobilisation sans précédent, le législateur ne devait pas entériner le droit de mourir, comme prétendent certains, dans la dignité. Mais le débat n’avait pas été vain, puisqu’il avait abouti en 2005 au vote d’une loi relative aux droits des malades et à la fin de vie.

Grâce à cette loi, la France se distingue des pays voisins qui ont admis l’euthanasie, en insistant sur la différence de ce concept avec l’acharnement thérapeutique qui est désormais interdit. Notre pays se tourne plutôt vers le développement des soins palliatifs, qui permettent aux personnes de mieux assumer leur fin de vie et de vraiment mourir dans la dignité, sans recourir à une transgression morale catastrophique en elle-même et par les conséquences qu’elle entraine. Fort heureusement, on apprenait hier que le Premier ministre s’opposait au projet présenté au Sénat et au fait qu’on légifère dans la hâte. Espérons et agissons pour que notre pays demeure fidèle aux principes de civilisation sans lesquelles il perdrait son âme.

Chronique lue sur Radio Notre-Dame le 25 février 2011