Etats généraux du christianisme (2) - France Catholique
Edit Template
Le martyre des carmélites
Edit Template

Etats généraux du christianisme (2)

Copier le lien

États généraux ? On peut s’interroger sur le titre, car s’il est d’un emploi courant dans un sens plutôt dépolitisé, il n’en est pas moins lié à une période sensible de notre histoire : cette Révolution française qui commence par la transformation des États Généraux d’Ancien régime en Assemblée constituante et débouche sur la Convention terroriste. Bien sûr ce n’est pas dans cette acception-là que Jean-Pierre Denis, directeur de l’hebdomadaire La Vie, avait convoqué les assises organisées du 23 au 25 septembre à Lille. Il ne s’agissait pas de prise de pouvoir, même s’il était question de changer l’Église. Nous ne sommes plus dans les années 60 et le Père Congar n’est plus là pour remâcher sa bévue à propos d’une « Révolution d’Octobre » à laquelle certains avaient pourtant rêvé dans l’Église.

Si La Vie a réuni des chrétiens de différentes tendances, c’est d’abord à des fins pacifiques, et pour signifier qu’une étape est sur le point d’être franchie. Ce n’est plus le temps du mépris qui, hier encore, rendait incommunicables les uns aux autres des courants de sensibilités différentes. Ce fut le paradoxe de cette période où on n’avait que le mot dialogue à la bouche (Paul VI en avait même fait une encyclique, Ecclesiam suam), mais où on dressait des murs de réprobation pour enclore ceux que l’on ne supportait pas. Aujourd’hui, enfin, on se parle.

Cela ne veut pas dire que tout est réglé et qu’un consensus de fond rend négligeables différences et oppositions : on l’a vu à Lille lorsque l’ancienne génération, tributaire d’une certaine conception conciliaire, a réaffirmé ses espoirs déçus. Mais on ne franchit pas si aisément l’obstacle d’une autre « Mer Rouge » à traverser. Ce n’est qu’au prix de conversions plutôt radicales qu’on peut retrouver ensemble l’inspiration de l’Évangile et le goût d’une nouvelle aventure apostolique. Il suffit de prendre acte d’une réelle bonne volonté, pour saluer l’essor de « la petite fille Espérance ».