« Et le Verbe s’est fait chair » - France Catholique
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Funérailles catholiques : un temps de conversion
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« Et le Verbe s’est fait chair »

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La Nativité, Zanobi Strozzi, v. 1433-34.

La Nativité, Zanobi Strozzi, v. 1433-34.

© Metropolitan Museum of Art

«Au commencement était le Verbe. Et le Verbe était auprès de Dieu. Et le Verbe était Dieu. » Cette première phrase de l’Évangile selon saint Jean, lue le jour même de Noël, le 25 décembre, est hélas souvent peu entendue des familles, qui se concentrent sur la messe du 24 au soir. C’est bien dommage, car cet Évangile donne un relief incomparable au déploiement de la liturgie de la Nativité. Dans son prologue, saint Jean rappelle en effet une vérité essentielle, qui a pourtant du mal à briller dans la nuit matérialiste du XXIe siècle : l’Enfant de la crèche, Jésus-Christ, c’est Dieu. Il n’est pas uniquement un charmant bambin que l’on viendra déposer dans la mangeoire ce soir-là. C’est le Fils de Dieu. Alors que nous avons trop souvent tendance à le rabaisser à hauteur d’homme, à lui prêter notre psychologie, nos sentiments et nos pensées humaines.

Cela donne également la mesure de l’enjeu de l’événement qui est fêté à Noël : non pas le rappel d’un événement du passé, mais une re-création, une nouvelle Alliance entre Dieu et l’homme, un salut offert au monde, quand l’Antiquité enfermait l’homme dans son péché, dans la tragédie, et que le monde moderne le confine dans une fausse innocence qui le prive de son salut : « Le peuple qui errait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière. »

La conséquence ? Elle vient du pape saint Léon le Grand, dans sa magnifique homélie de Noël : « Reconnais, ô chrétien, ta dignité ! ». Dignité d’avoir été créé à l’image et à la ressemblance de Dieu, et surtout d’avoir été « arraché au pouvoir des ténèbres ». Car si le Verbe s’est fait chair, si Dieu s’abaisse jusqu’à nous, c’est pour nous élever jusqu’à Lui, pour que « l’homme soit fait Dieu », affirmaient les Pères de l’Église. Quelle audace !

Appel à une renaissance

Mais aussi quelle responsabilité pour chacun, poursuivait le Souverain pontife : « Que le saint exulte, car il approche du triomphe. Que le pécheur se réjouisse, car il est invité au pardon. Que le païen prenne courage, car il est appelé à la vie. » Dans cette douce lumière de Noël, nous voici comme surélevés au-dessus de nous-mêmes, appelés à une renaissance.
Cela ne se fait certes pas sans combat. Mais n’en était-il pas de même à Bethléem, il y a 2 000 ans, où malgré la Pax Romana, la naissance du Sauveur s’est déroulée dans un climat de tensions entre l’occupant romain et les Juifs, et dans le dénuement et la pauvreté pour la Sainte Famille ? « Il est venu chez lui, mais les siens ne l’ont pas reçu. »

Ce combat est aussi le nôtre, celui de l’Église et du monde. Mais s’il s’accompagne de la conviction que tout peut sans cesse recommencer, dans le secret des cœurs comme dans l’humilité d’une crèche, alors ce renouvellement des âmes devient le véritable sens de Noël. Et on le retrouve en réalité à chaque messe : « La messe, c’est Noël tous les jours », disait Mère Yvonne-Aimée de Malestroit.