Et Dieu vit que cela était bon - France Catholique
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Et Dieu vit que cela était bon

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Laudato Si’, l’encyclique du Pape sur le défi écologique, sera publiée aujourd’hui. Je ne saurais donc la commenter, en dépit des indiscrétions italiennes qui ont rendu publique une version préparatoire, semble-t-il, au texte final. L’engagement du Magistère supérieur de l’Église catholique en faveur de la sauvegarde de la planète, menacée par l’action irresponsable de l’homme, constitue, de toute façon, un point de repère essentiel dans la partie qui se joue en ce moment entre les responsables politiques. L’enjeu est d’une gravité telle que l’autorité spirituelle jette tout son poids dans la bataille. Il ne s’agit plus de décisions conjoncturelles à prendre, il s’agit de se déterminer pour l’avenir de l’humanité, afin de prévenir des conséquences qui seraient terribles.

L’éclairage spécifique qui est requis de la théologie s’avère essentiel, puisque c’est le statut de l’homme par rapport à la nature qui est en cause. Toute une polémique a fait rage, et continue à faire rage, à propos d’un homme prédateur, qui se serait arrogé tous les droits et dont la toute-puissance aurait eu des effets désastreux sur l’environnement. N’est-il pas écrit dans le livre de la Genèse : « Emplissez la terre et soumettez-la » ? De là un impérialisme de l’espèce humaine d’autant plus démesuré qu’il serait fondé sur la parole de Dieu. Je n’ai jamais été convaincu par ce réquisitoire qui fait bon marché de l’ensemble de l’enseignement de la Bible. Déjà, le premier récit de la création dans la Genèse dresse un tableau général, où l’ordre complet des créatures est mis en valeur. C’est l’ensemble du cosmos qui jaillit de la Parole de Dieu, et c’est à l’intérieur de ce cosmos que l’homme trouve son habitacle. Pourquoi ne respecterait-il pas le merveilleux domaine qui lui a été confié et dont le Créateur ne cesse d’affirmer la bonté. « Et Dieu vit que cela était bon ! »

Tout, dans les deux récits de la création, s’oppose à la conception d’une humanité prédatrice, libre de saccager l’univers. La bonté de la création exige que l’homme en soit le gardien respectueux et vigilant.

Chronique diffusé sur Radio Notre-Dame le 18 juin 2015.