L’Espagne tournait ses regards sur la Catalogne ce lundi matin pour connaitre la décision du président Puigdemont suite à la lettre adressée par Mario Rajoy Chef du gouvernement national “de renoncer à l’indépendance de la province et revenir dans le giron espagnol pour discuter au sein du Parlement de l’avenir de la région.”
Le président Puigdemont ne donnant une réponse satisfaisante du point de vue juridique, la Vice Présidente du gouvernement à Madrid lors d’une déclaration ce matin a donné trois jours aux catalans pour clarifier leur décision d’ici jeudi prochain.
Le 12 octobre dernier les espagnols ont célébré leur fête nationale à Madrid et dans toutes les capitales provinciales en présence des présidents de région invités par sa Majesté le roi Felipe VI. Trois présidents des régions catalane, navarraise et l’euskadi n’ont pas honoré l’invitation.
La situation à ce jour demeure incertaine pour le pays préoccupé par la fièvre catalane et des revendications régionales autres que la précédente.
La loi et le respect de la loi constitutionnelle demeurent la position ferme et définitive du gouvernement de Mario Rajoy.
Si la position du Président Puigdemont persiste dans “l’ambiguité et l’incertitude” selon les termes employés lors de la conférence par Madame De Santamaria, vice présidente du gouvernement espagnol, les mesures qui seront prises au parlement espagnol placeront de toute évidence la gouvernance catalane sous embargo, pour remplacer le président Puigdemont par un Délégué officiel de l’Espagne, mettre la police autonome sous le commandement de la police nationale, et la gestion des affaires économiques sous la direction de hauts fonctionnaires désignés par l’Etat.
La situation économique connait des conséquences directes de l’incertitude du moment par le transfert vers d’autres villes espagnoles des Sièges des entreprises les plus importantes localisées précédemment en Catalogne en cours de déplacement vers Madrid ou d’autres capitales provinciales aux frontières de la Catalogne.
Des manifestations de rue conséquentes au cours de cette première décade d’octobre ont réuni les partisans de l’unité de l’Espagne sous la bannière du drapeau national, de celui de l’Europe, et parfois de drapeaux régionalistes hostiles à toute forme d’indépendance vis à vis du pays.
Pour l’heure la paix résiste aux débordements violents mais le gouvernement national a co signé avec les Socialistes, Ciudadanos, deux partis représentés et majoritaires avec le Parti Popular, un projet commun d’unité nationale pour accorder les mesures législatives et politiques en vue de fixer les objectifs de la gestion de la question catalane.
L’application du Décret 155 de la Constitution espagnole votée en 1978 permet en situation d’urgence de placer une province sous protection de la Loi constitutionnelle.
Votée et appliquée elle convoquera au cours des prochains mois des élections pour renouveler le parlement catalan sous toute probabilité.
Qu’en sera-t-il de la réaction des autres provinces indirectement touchées par la question catalane ?
L’appel adressé par le président de l’Euskadi aux catalans à se conformer à la loi et au dialogue semble avoir produit peu d’effet pour l’heure.
Le dialogue en vue de l’avenir de la Catalogne n’est pour l’heure pas entendu par le gouvernement de Madrid qui se refuse à quelque dialogue tant que la proclamation unilatérale d’indépendance de la province n’est pas abandonnée.
Mais ce dialogue viendra à son heure.
¨Par nécessité démocratique et pour préserver l’harmonie institutionnelle de toutes les autonomies dont la catalane qui n’est pas abrogée sinon renvoyée à plus tard suite à une mise en sommeil du gouvernement catalan et du parlement actuel qui seraient dissous de fait et remplacés après de nouvelles élections.
La recherche de ce dialogue politique fait l’unité dans tous les partis, excepté Podemos qui revendique l’indépendance catalane et soutient la CUP, l’aile indépendantiste la plus radicale de la province.
Le gouvernement central à Madrid répète inlassablement que la démocratie et la voie de la politique sont au Parlement national et non auprès de médiations étrangères appelées à la rescousse pour apaiser le conflit régional.
Mais deux logiques de gouvernance s’opposent pour le cas catalan.
Les tenants du régionalisme indépendantiste et les citoyens de l’Espagne une, indéfectible et rassemblée par les institutions et la Constitution commune de l’Etat.
Les constitutionalistes du pays préparent à terme une révision discutée et accordée du projet initial de 1978 qui va avoir quarante ans en 2018 et devrait être revisité par les juristes espagnols car les différences dans les dispositions légales existant entre les provinces ont créé des envieux.
Les différences de niveau de vie, se sont creusées entre les provinces.
Ce grand pays du sud européen s’est ouvert au reste du monde et les influences de mode de penser et de vivre des espagnols en subissent les effets.
Difficile pour les régions périphériques comme la nôtre de n’en mesurer les conséquences sur notre proximité !