Ils venaient de très loin ces fameux personnages les uns sur des chameaux, les autres à cheval, ils avaient entrepris ce généreux voyage troublés de découvrir un étrange signal :
Au ciel avait surgi une étoile insolite qui, hors des prévisions, avançait et bougeait surprenant de ce fait même leurs acolytes qui en avaient perdu le souci de manger.
L’astre se déplaçait indiquant un chemin à suivre absolument tant que sa trajectoire, qu’ils dessinaient de jour sur un beau parchemin, serait comme un appel aux sons incantatoires.
Quand pour se reposer ils inclinaient la tête en distendant le cou, ils sentaient au dedans un remuement subtil qui excitait leur quête, précisant les contours de leur désir ardent.
Aventuriers, chercheurs, ce n’était point des Rois comme on l’a cru jadis : les puissants d’habitude ne scrutent pas le ciel, trop occupés de soi,
à gérer goulûment avoirs et certitudes…
Ils étaient des Veilleurs, c’est le mot qui convient épris d’astronomie, mais surtout philosophes maîtrisant les soucis pesants du quotidien, dédiés à discerner ce qui en fait l’étoffe :
Le donné de nature et ses finalités
le lancinant pourquoi des choses de la terre, l’éternelle origine et la moralité,
la paix ou bien… l’horreur montant des cimetières.
Ils allaient donc confiants guidés par la lumière qui parfois s’éclipsait pour leur montrer combien il était conseillé sur les questions premières de toujours s’obstiner pour les mener à bien.
Pour eux elle était plus cette étoile orientale qu’un pur objet du ciel, joyau de leur travail : un signe personnel, une passion vitale qu’ils partageaient le soir au caravansérail.
A force de marcher, de penser, de prier, sobrement, sans apprêt, de s’en remettre au Ciel, ils touchèrent l’instant juste et approprié qu’on eût, de l’extérieur, estimé démentiel :
L’étoile s’arrêta, elle fondit tout droit sur un lieu abritant une maman heureuse berçant un nouveau-né, ravissant de surcroît, aux pieds de qui prit fin leur course aventureuse.
Ils pressèrent Marie de questions essentielles : Elle se contenta de présenter son Fils Jésus, Christ et Seigneur de la Bonne Nouvelle. L’un d’eux fut prié de raconter : ce qu’il fit.
– Et les précieux cadeaux: l’or et l’encens, la myrrhe ?
– Si vous savez déjà, pourquoi donc insister ?
l’épisode n’est pas l’unique point de mire ! les présents d’aujourd’hui, il faut les inventer l
Mériterait force détails et commentaires le beau déroulement de leur adoration : longuement en silence, émus se prosternèrent bénissant le Seigneur pour son Apparition et Marie leur permit, grande joie d’une mère, de serrer dans leurs bras le Messie des Nations.

Pour aller plus loin :
- Jean-Paul Hyvernat
- Liste des ouvriers pastoraux, Evêques, Prêtres, Religieux, Religieuses et Laics tués en 2011 et 2010
- LA « MODERNITÉ » : UN CENTENAIRE OUBLIÉ
- Le défi du développement des peuples et le pacte de Marrakech - la fuite en avant des Nations Unies
- Vladimir Ghika : le contexte politique avant la guerre de 1914-1918