Abasourdis par les drames de Toulouse et de Montauban, un peu saturés peut-être par la campagne des élections présidentielles il ne faudrait pas oublier la Semaine sainte. Cette année elle est hors vacances scolaires, au cœur de nos rythmes habituels ce qui est plutôt une aide. Alors, mettons la semaine sainte en priorité, cette semaine.
Une semaine par an, l’Eglise nous invite à vivre, pendant 8 jours, au rythme de Jésus qui entre à Jérusalem pour offrir sa vie par amour pour nous. Successivement, Jésus connaît les acclamations, puis il entre dans la souffrance des trahisons, des accusations mensongères, des faux témoignages, et enfin dans les terribles tortures de la Passion elle-même. Jésus souffre tout autant physiquement que moralement. Les hommes pour qui il est devenu l’un d’eux (c’est ce que nous avons célébré le 26 Mars avec la fête de l’Annonciation) à divers titres, le font mourir après l’avoir torturé.
Devant tant de souffrance et tant d’amour, nous ne pouvons qu’être émus et entrer dans le repentir. Mais sur la Croix, Jésus pardonne à ses bourreaux. Il nous propose le Pardon tout spécialement au cœur de la Passion. Sa Miséricorde jaillit de son cœur transpercé. C’est pourquoi, à l’issue de chaque chemin de Croix, le sacrement du Pardon nous est proposé. En effet, il ne faut pas rester dans le remords, mais avec Jésus entrer dans la paix. Puis recevoir la joie de Pâques.
En effet, il ne faudrait pas rester aux Rameaux, promesses de Résurrection ni au pied de la Croix. Il ne faudrait pas non plus sauter des Rameaux à Pâques sans passer par la Croix. Jésus a voulu passer par là pour nous sauver. Il nous faut l’y suivre pour connaître les joies de la Résurrection. Il faudra passer par la mort pour entrer dans la Vie éternelle. Dans notre monde qui cache la souffrance et la mort, dans notre monde qui vit dans l’illusion que nous sommes immortels, dans notre monde qui parfois est pris comme d’accès de fièvre et se met à se nourrir d’angoisse soit face à des folies meurtrières soit face à un dérèglement des conditions climatiques, il nous faut à la fois, prendre la souffrance et garder l’espérance. Pour cela, il nous faut parvenir, ce qui n’est pas facile, à unir notre propre souffrance avec celle de Jésus qui offre sa vie sur la Croix. Il nous faut en fait vivre le Jeudi saint, c’est à dire l’offrande de Jésus sur la Croix qu’il réalise dans celle du pain et du vin. C’est ce qui est célébré à chaque messe et plus particulièrement à celle du Jeudi saint.
Alors, pour entrer dans l’espérance, pour vivre dans la joie et la paix dans ce monde et dans l’autre, répondons à l’appel de l’Eglise et vivons, chaque jour, avec Jésus, cette semaine qui commence. Prions aussi pour ceux qui recevront Baptême, Première Communion ou Confirmation durant la grande nuit pascale.
