Encore des tombes orthodoxes profanées au Kosovo - France Catholique
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Encore des tombes orthodoxes profanées au Kosovo

Au moins une vingtaine de sépultures chrétiennes auraient été vandalisées dans un petit cimetière chrétien enclavé en zone à majorité albanaise. Pour la minorité orthodoxe demeurée au Kosovo depuis l’indépendance unilatérale, le climat reste toujours aussi pesant. Il n’est pas certain néanmoins que ce dossier explosif soit directement abordé lors de la visite en Serbie d’Emmanuel Macron, effectuée ce lundi.
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Capture kmnovine.com

Croix renversées, pierres tombales descellées, caveaux béants… Le petit cimetière orthodoxe de Lipljan, commune située dans le sud de l’agglomération de Pristina, a été la cible d’une attaque profanatrice, révélée dimanche par les services de sécurités kosovars, et dont les résultats ont été photographiés par un média local. L’identité des auteurs n’a pas été révélée par l’enquête en cours, mais les soupçons pèsent sur des activistes albanais. Les sépultures avaient déjà été vandalisées en décembre 2018. L’OSCE a condamné ce nouveau forfait et son ambassadeur au Kosovo, le Norvégien Jan Braathu, s’est rendu sur place.

Ce mode opératoire, fréquent au Kosovo, vise à intimider et à pousser à l’exil la minorité serbe qui a refusé de quitter le territoire à l’issue de l’indépendance auto-proclamée d’octobre 2008. Cette minorité est estimée à 120.000 individus. 40.000 d’entre eux résideraient à Mitrovica, tandis que les 80.000 autres seraient répartis dans de petites enclaves enchâssées dans des zones kosovares albanaises de tradition musulmane.

La Serbie, pays maudit ?

Reconnue par 105 des 193 États membres de l’ONU (notamment par les États-Unis et la France, mais pas par la Russie) l’indépendance du Kosovo est formellement contestée par la Serbie qui considère cette province comme son berceau depuis la bataille du champ des Merles (1389), où s’affrontèrent les princes chrétiens et les ottomans. Aujourd’hui, la tension demeure toujours aussi vive entre les deux entités. Sitôt connues les profanations de Lipljan, les autorités serbes ont ainsi déclaré que ces actes « montre(nt) que l’idéologie de la haine est omniprésente chez les séparatistes ».

Alliée historique de la France, notamment durant la Première guerre mondiale, la Serbie s’est retrouvée au ban des nations depuis le conflit en ex-Yougoslavie (1991-2001). Une coalition internationale s’était alors formée sous l’égide de l’OTAN pour bombarder Belgrade et accélérer la chute du régime de Slobodan Milosevic, accusé de purification ethnique.

Le Kosovo, régime mafieux ?

Mais, estiment les observateurs critiques, la juste sanction des exactions serbes commises à l’époque n’aurait pas dû conduire à la légitimation des revendications des Albanais du Kosovo, dirigés par les ex-leaders de l’UCK impliqués dans des crimes de guerre, qui ont fait de cette terre une plate-forme des trafics mafieux les plus divers. Et une zone, perméable au djihadisme, d’où l’on chasse les derniers chrétiens.

Malgré les deux décennies qui se sont écoulées et le constat des dérives à l’œuvre au Kosovo, la méfiance persiste encore entre Paris et Belgrade. Ou du moins le dédain de Paris à l’encontre de la Serbie, comme en témoignent l’humiliante place secondaire accordée par le protocole français au président serbe Aleksandar Vucic lors de la commémoration du 100e anniversaire de l’armistice du 11 novembre 1918, ou l’annulation à la dernière minute de la visite prévue par Emmanuel Macron en décembre dernier. En se rendant lundi en Serbie, le président de la République rend possible la reprise du dialogue, mais celui-ci s’annonce des plus difficiles s’il s’agit de réclamer aux Serbes de nouvelles concessions.