En froid avec l’Occident, Poutine cherche une Chine câline - France Catholique
Edit Template
Pâques. La foi des convertis
Edit Template

En froid avec l’Occident, Poutine cherche une Chine câline

Copier le lien

Fâché avec l’Occident après le dur contentieux territorial en Ukraine, Vladimir Poutine joue la carte géostratégique classique du jeu de bascule eurasiatique de l’Empire russe en se tournant vers la Chine. Une Chine câline pour des échanges non seulement économiques mais aussi militaires, à la suite de son propre conflit maritime avec le Vietnam. Le maître du Kremlin commence aujourd’hui une visite de deux jours à Shanghaï avec une abondante escorte de managers russes, parmi lesquels les patrons de Gazprom et de Rosneft, pour des contrats énergétiques.

Les deux anciens géants du monde communiste du XXème siècle recyclé dans la volonté de puissance du XXIe siècle ne s’en tiennent pas là : ils s’apprêtent à coopérer diversement dans le domaine industriel de l’aéronautique, avec un projet de construction d’un avion civil de 300 places, affaire pour Pékin de s’émanciper un peu de l’européen Airbus et de l’américain Boeing, et avec l’achat par la Chine à la Russie de la licence d’un avion de chasse et d’une version allégée d’un hélicoptère de combat.

Tout cela illustre une réflexion sino-russe sur une nouvelle « architecture des relations internationales ». M. Poutine et son hôte chinois Xi Jinping organisent à l’occasion des exercices militaires conjoints dans la mer de Chine. Toutefois, les relations économiques entre Russie et Chine restent un point d’équilibre délicat : Pékin – comme Moscou – garde des capacités limitées en matière d’offre technologique de haut niveau et la Chine a la réputation méritée d’un partenaire commercial redoutable. Dans ces conditions, tant en Russie qu’en Chine, on a intérêt à ne pas larguer toutes les amarres avec les Occidentaux.
Denis LENSEL