En ce qui concerne le Cardinal Raymond Burke - France Catholique
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Marie dans le plan de Dieu
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En ce qui concerne le Cardinal Raymond Burke

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Je me propose d’écrire aujourd’hui une chronique poltronne. Et d’essayer de la justifier au fur et à mesure.

Permettez-moi de commencer par le blog de Sandro Magister à Rome. Permettez-moi de supposer que tous ceux qui lisent cet article, ce matin, sauront déjà de quoi je veux parler. Il s’agit de la rumeur, venant de cet homme « bien placé » au Vatican et habituellement fiable, selon laquelle Raymond Leo cardinal Burke va être rétrogradé d’une très importante fonction à la Curie à une position purement honorifique.

« Grimpé au sommet » dirait, je crois, notre expression américaine. « Décapité » était l’un des termes qu’a employé Magister dans son compte rendu. Le Cardinal Burke était préfet du Tribunal suprême de la Signature apostolique – en fait la Cour suprême de justice pour le droit canon. Si le rapport est vrai, il va devenir cardinal patron de l’Ordre souverain militaire de Malte.

J’aime beaucoup l’Ordre souverain militaire de Malte et je l’ai aimé dès l’enfance quand j’ai commencé à collectionner les timbres. Plus récemment, l’idée que cela implique, d’une sorte de citoyenneté extra-territoriale pour « catholiques réels », a parlé à mon imagination. C’est un ordre souverain, si bien que je crois comprendre qu’il peut émettre non seulement des timbres poste mais aussi des passeports. De plus c’est un ordre noble et chevaleresque.

Comme je l’ai souvent soutenu ici et ailleurs, un catholique n’est pas un citoyen du monde. Son allégeance au Christ a assurément la priorité sur tout autre attache au monde. Ma conception de la « Chrétienté » est de la même façon éloignée de toute allégeance à tout état spécifique terrestre, territorial, qu’il soit petit ou grand.

Pour la durée de mon séjour sur cette planète, qu’il soit long ou court, je porte (cela arrive) un passeport canadien. Je ne voudrais pas le déprécier bien que je puisse facilement imaginer des circonstances dans lesquelles je serais forcé de le déprécier.

La véritable idée de l’Ordre militaire souverain de Malte, avec ses racines historiques non seulement dans la Chrétienté catholique mais dans les Croisades, et son association avec Saint Jean de Jérusalem – eh bien, que puis-je dire ? Je suis un classique par disposition mais si j’essayais de l’expliquer, les lecteurs pourraient m’accuser de romantisme.

Cependant, en lisant l’article de Magister, j’ai réagi avec ce qui peut presque être décrit comme une attaque cardiaque, même plus importante que les petites que j’ai eues après d’autres récentes affectations au Vatican, ou déceptions ; ou après plusieurs récentes déclarations et événements.
Sans aucune réserve je dirais que le Cardinal Burke est un de mes héros. J’ai souvent pensé à lui, à sa sensibilité profondément catholique, à la profondeur de son enseignement, la clarté de sa pensée, et à son grand courage dans les moments où le comportement d’autres évêques me remplissait de dégoût. Son élévation m’a bouleversé, un peu comme le fit l’élection du pape Benoît , car dans ce cas un homme que je pensais être le plus grand intellectuel vivant et la plus grande force spirituelle à l’intérieur de l’Eglise était soudain appelé au Trône de Pierre.

Et j’ai eu le coeur brisé quand il a démissionné, cherchant comment m’expliquer ce qui était arrivé ; comment Benoît lui-même pouvait admettre une telle infraction à la tradition.

Depuis, j’ai eu l’impression que les hommes les meilleurs descendaient pour laisser la place aux médiocrités. J’ai eu l’impression que toute l’oeuvre crucifiante, accomplie par les deux précédents papes pour sauver l’Eglise de l’état dans lequel ils l’avaient trouvée, se trouvait défaite, que nous étions en train de répéter toutes les erreurs des années 60 et 70 , comme si nous n’avions rien appris.

C’est mon opinion et bien sûr je pourrais m’étendre sur ce sujet, inutilement. Je pense que je pourrais être défini comme « conservateur » ou « traditionaliste » ou même « réactionnaire ». Je suis heureux de mériter ces épithètes car je pense que ce sont les véritables qualités qui ont à plusieurs reprises sauvé l’Eglise, dans ses relations avec le monde moderne, c’est-à-dire après la Réforme.

Ou depuis ses débuts pour ce sujet ; car à mon sens ce n’est pas le rôle de l’Eglise de changer avec le temps. C’est son rôle de changer le monde, plutôt que d’être changée par lui. Être « libéral » ou « réformiste » ou « progressiste » c’est être – dans la plupart des acceptions de ces mots – sur l’autre bord, entièrement. Nos devrions penser plutôt en terme de « rétablissement » ou de « restauration » ; ou de « révolution » comme un retour et non une sortie de l’orbite.

« Intéressant si c’est vrai » est la réponse correcte que donnerait un journaliste aux « nouvelles » de Sandro Magister. Nous verrons ce qui arrivera en réalité. Mais le compte rendu était assez plausible pour donner l’impression d’un direct en pleine poitrine aux innombrables catholiques fidèles qui ont passé, avec l’Eglise, par de très mauvais moments.
Nous sommes dans le royaume des fables d’Esope : le chien et son reflet. Notre aimable lecteur se rappellera qu’en traversant une rivière, le chien voit un autre chien avec ce qui paraît être un meilleur os, réfléchi dans l’eau. Aussi lâche-t-il l’os qu’il tient et court après l’illusion.

Avec ce coup en pleine poitrine on voit la fable actualisée. L’idée que les hommes et les femmes seront attirés vers l’Eglise si l’Eglise relâche ses normes et abandonne le fidèle qu’elle a, dans l’espoir de saisir une bien plus grosse proie, est absurde.

Dans l’idée que j’ai de lui, le cardinal Burke montrera un exemple de la façon dont on devrait répondre. Il obéira, et n’aura rien à dire sur le sujet. Jeune comme il est, selon les normes archi-épiscoales, il investira son énergie dans son nouveau poste, et fera de son mieux dans son affectation à l’Ordre souverain militaire de Malte.

Comme le pape François l’a dit, sagement, pour plusieurs autres sujets : «  Bien sûr , le temps nous le dira ». Comme nous le savons par la longue histoire de notre Eglise, les erreurs que font les hommes sont mystérieusement corrigées au fil du temps. Non par nous, mais par le Christ.
Le diable désire le schisme pour notre Eglise. Pour cela il cherche à la diviser en camps politiques. Si nous nous rebellons nous lui venons en aide.

Patience. Obéissance. Prière. Comme le disait un vieux sage tchèque : « Quoi qu’ils fassent au Vatican, je demeure catholique. »


Source : http://www.thecatholicthing.org/columns/2014/in-the-matter-of-cardinal-raymond-burke.html


David Warren est l’ancien rédacteur en chef du magasine Idler [« Oisif »]et chroniqueur au Ottawa Citizen. Il a une xepérience étendue avec le Proche et le Moyen Orient. On peut trouver son blog Essays on Idleness [Essais sur l’oisiveté « ]peut être trouvé sur at : http//davidwarrenonline.com