Au Caire, l’armée a renversé hier le président islamiste Mohammed Morsi après quelques heures d’ultimatum : elle se rangeait aux côtés d’une foule considérable qui appelait à son départ, après des affrontements sanglants avec des groupes de partisans du régime des Frères musulmans.
D’un « printemps arabe » incertain et confus à l’automne islamiste de ces derniers mois, l’Égypte va-t-elle retrouver un nouveau « printemps » véhiculé par les chars ? Qui sait ? Un juriste a déjà été nommé chef d’Etat par intérim, et une nouvelle constitution sera soumise à référendum après consultation de la célèbre université musulmane Al-Azhar. De nouvelles élections sont également prévues.
Toutefois, l’Occident, notamment les États-Unis, qui avaient misé sur le régime de Morsi, s’inquiète déjà de ce coup d’État militaire, même s’il s’assortit de plusieurs garanties. Et après tout, qui peut le mieux juger du destin de l’Égypte, sinon le peuple égyptien lui-même ? Mais ce peuple qui vit sur un sol brûlant trouvera-t-il une cohésion suffisante pour construire un avenir durable et donc pacifié ?
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