Église : vers une renaissance ? - France Catholique
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« Ô Marie conçue sans péché »
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Église : vers une renaissance ?

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Tout ne va pas mal dans l’Église catholique. En dépit de jugements péremptoires qui prétendent que l’institution serait en péril de mort, il suffit de constater qu’elle résiste dans la tempête et qu’il lui arrive même de transformer ses échecs et ses épreuves en moyens de Salut. Etiam peccata, même le péché ou la chute peuvent être l’occasion de renaissance. C’est Paul Claudel qui reprenait cette formule en tête de son Soulier de satin. Une formule, attribuée à saint Augustin, et qui a provoqué chez les spécialistes des controverses qui ne sont pas près de s’éteindre. Ce ne sont pas nos péchés qui se transforment en grâces, mais ils peuvent être l’occasion ou l’instrument de Dieu pour nous sortir de la condition de pécheurs. Les crises dans l’Église ont été souvent l’occasion de profondes réformes « dans sa tête et dans ses membres ». Pourquoi n’en serait-il pas de même aujourd’hui ?

Et puis il faut savoir faire preuve de discernement. Ce n’est pas évident dans une période où la véhémence répond à la véhémence. Véhémence de tout un parti qui s’attaque à la structure sacramentelle de l’Église, en répudiant la théologie du sacerdoce au nom des excès du cléricalisme. On en est désolé en cette période de l’année vouée à l’œcuménisme, mais il est des désaccords entre catholicisme et protestantisme qui ne peuvent être arbitrairement dépassés, même si des démarches communes amènent à des approfondissements libérateurs, telle la réflexion menée avec les luthériens sur la grâce. La conception que nous avons de l’Église diffère pourtant assez radicalement de celle d’un Martin Luther.

Le pape François a pu mettre en cause le cléricalisme comme abus de pouvoir, mais il n’a jamais remis en cause le sacerdoce lui-même, sans lequel l’Église, comme sacrement du Salut, s’abolit. Les fautes des ministres peuvent avoir des conséquences catastrophiques, mais c’est justement en raison de la gravité de la mission du prêtre. Lorsqu’il y a défaillance, c’est l’essence de l’institution qui paraît compromise, et de fait, il y a trahison. Mais prendre prétexte de la défaillance et de la trahison pour abolir l’institution, c’est gravissime. Sans elle, nous ne serions plus reliés au mystère du Dieu qui se communique à nous : « L’Église du Christ a pour mission première, essentielle, inamissible, de nous rappeler sans cesse, opportune, importune, à notre vocation divine (surnaturelle) et de nous transmettre par son ministère sacré le germe, encore précaire et caché, mais déjà réel et vivant de notre vie divine » (cardinal de Lubac).