Église : retrouver l'éducation - France Catholique
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Funérailles catholiques : un temps de conversion
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Église : retrouver l’éducation

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L'éducation, un défi pour l'Église d'aujourd'hui.

L'éducation, un défi pour l'Église d'aujourd'hui.

© Philippe Lissac / Godong

Selon l’expression de Jean XXIII, l’Église est à la fois « mater et magistra ». Sa maternité spirituelle ne va pas sans mission éducatrice. Et cela est vrai depuis les origines. Une pensée chrétienne s’est élaborée avec les Pères de l’Église d’Orient et d’Occident, avec des génies comme Origène et Augustin. Ce fut le début d’une nouvelle culture dont nous sommes toujours tributaires, en dépit des processus modernes de sécularisation. Son élaboration s’opéra souvent par confrontation avec les grands courants de l’Antiquité : platonisme, aristotélisme, stoïcisme. Ce qui était significatif d’un respect pour l’héritage intellectuel de l’humanité.

Déjà dans l’Ancien Testament, l’influence grecque se manifeste au point d’annoncer une sagesse où la Révélation éclaire l’intelligence de l’intérieur. La thématique fides et ratio a ainsi marqué l’histoire du christianisme jusqu’au magistère le plus contemporain.

Henri-Irénée Marrou, historien de l’Antiquité tardive, observait que les chrétiens fréquentaient les écoles de l’Empire romain, ce qui indique bien que la culture chrétienne, loin de craindre l’insertion dans la civilisation, ne cherchait que la rencontre. Par la suite, avec la christianisation du bassin méditerranéen, il est vrai que le dispositif éducatif est devenu officiellement chrétien. La Contre-Réforme catholique au XVIe puis au XVIIe siècle allait susciter des congrégations enseignantes pour une instruction plus étendue. Est-il besoin de mentionner le rôle considérable de la Compagnie de Jésus et des disciples de saint Ignace de Loyola dans la formation des élites ? Même un Voltaire leur doit tout. Mais il y aurait lieu aussi de mettre en valeur la fondation des Frères des écoles chrétiennes par saint Jean-Baptiste de La Salle au XVIIe siècle, tant elle est à l’origine de la scolarisation massive des catégories populaires.

Un contexte anticlérical

Saint Jean Bosco, au XIXe siècle, s’inscrit dans la même trajectoire avec une vocation encore plus marquée pour les enfants les plus défavorisés. Il faut noter aussi que l’époque est à l’anticléricalisme et qu’il s’agit alors de s’insérer dans un contexte social qui a rompu avec le régime de chrétienté. Voilà qui nous renvoie aux conflits français, avec la fondation d’une école laïque destinée à l’ensemble des élèves. Une école catholique pouvait-elle encore être admise dans ce cadre ? D’où des confrontations parfois sévères, dont la dernière remonte au premier septennat de François Mitterrand, avec les manifestations pour la liberté scolaire de 1984.

Depuis lors, il est vrai que la singularité de cette école chrétienne fait difficulté, eu égard au danger d’une intégration dans le système et la disparition de ce qu’on appelle le caractère propre. Parallèlement, tout un réseau hors contrat s’est constitué pour remédier à cet effacement. Mais l’existence de cet important secteur catholique de l’éducation, ouvert largement au plus grand nombre, constitue un défi pour l’Église d’aujourd’hui. Saura-t-elle imaginer les nouvelles formes nécessaires pour prolonger les harmoniques de la raison et de la foi ?