Un succès d’audience historique à TF1 ! L’interview réalisé par Claire Chazal dimanche soir a rassemblé plus de 13 millions de téléspectateurs. C’est un record. Toutes chaînes confondues, il faut remonter à 2005 pour retrouver un score comparable. Il avait été alors réalisé par Dominique de Villepin, Premier ministre au moment du grand soulèvement des banlieues. Il faut que les circonstances s’y prêtent pour rassembler autant de monde.
Le feuilleton new-yorkais avait prédisposé l’opinion à écouter la confession en direct de l’intéressé. Et d’ailleurs, de l’avis de tous les spécialistes, ce fut une opération de communication complètement réussie, parfaitement maîtrisée1 Les réponses avaient été par avance ciselées au millimètre, de telle façon qu’elles ne pouvaient que susciter l’intérêt et l’admiration pour une telle précision de langage qui semblait déjouer tous les pièges. Bien sûr, l’attitude, les moindres mouvements du visage et jusqu’au silence correspondaient exactement au message. La gravité sombre du regard était à la mesure de la faute avouée.
Pourtant, il y a comme un léger problème. Une communication réussie, sans un moment de faiblesse durant la demi-heure de l’entretien, ne convainc pas forcément l’auditoire. Beaucoup de réactions de téléspectateurs, exprimées sur les sites de discussion sont impitoyables. On y dénonce l’omniprésence d’une équipe de communiquants qui a tout réglé par avance. Et même on incrimine la journaliste qui aurait été de connivence, ce qui peut paraître excessif.
Ce qui est sûr, c’est que la meilleure communication peut échouer à faire apparaître l’essentiel, c’est à dire à persuader. Il y a l’art, il y a la manière, mais il y a surtout ce coefficient indiscernable propre à toucher, comme le dit la Bible, des « cœurs intelligents ».
Chronique à Radio Notre-Dame le 20 septembre