En recevant, jeudi 7 octobre, le groupe de travail orthodoxe-catholique qui se réclame du patronage d’Irénée de Lyon, le pape a souligné l’importance du second évêque de la capitale des Gaules pour le dialogue œcuménique. Saint Irénée (v. 130-202) est reconnu et fêté par les catholiques et les orthodoxes, non seulement parce qu’il appartient à l’Église des origines, mais aussi parce qu’il est un docteur de la foi, dont l’œuvre continue à nourrir les chrétiens. Son œuvre majeure Adversus hæreses (« Contre les hérésies ») n’est pas seulement une réfutation des courants déviants du christianisme, il constitue la première grande synthèse théologique, rassemblant les données essentielles de la foi.
Originaire de Smyrne, en Asie mineure, sa venue dans la capitale des Gaules, où il succédera à saint Pothin, fondateur du siège de Lyon, marque aussi la solidarité de l’Orient et de l’Occident. Comme témoin des origines, il montre l’importance de la succession apostolique. En effet, il avait connu saint Polycarpe, qui aurait reçu l’onction des mains mêmes de l’apôtre Jean. Il est vraisemblable, selon le témoignage de saint Jérôme, qu’il ait connu aussi Papias, disciple du même apôtre.
Dans le dialogue œcuménique, le pape marque l’importance d’un père de l’Église, qu’il qualifierait volontiers de « docteur de l’unité » car il permettrait de « rechercher ensemble les moyens par lesquels les différentes traditions peuvent s’enrichir mutuellement ». On sait qu’Irénée souligne dans Adversus hæreses l’importance de l’Église de Rome et l’ancienneté de son témoignage constitue un indice précieux de sa primauté. De même, il établit la liste des successeurs de Pierre, attestant une continuité apostolique, fondamentale pour l’ecclésiologie. Mais le pape indique aussi que cette primauté ne se sépare pas de la synodalité pratiquée par les communautés chrétiennes. Ainsi espère-t-il que l’exemple d’Irénée permettra de faire apparaître les traditions de l’Occident et de l’Orient comme complémentaires.