Deux entretiens récents avec d’éminents Cardinaux ont promu les efforts pour désarçonner la suggestion du cardinal Walter Kasper de donner la Sainte Communion à des personnes unies par un « remariage » invalide. Le cardinal Carlo Caffarra, archevêque de Bologne, s’est confié au journal « Il Foglio ». Le Cardinal Gerhard S.E. Müller, préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, a accordé un long entretien à l’hebdomadaire catholique Français « Famille Chrétienne ». Tous deux ont déclaré nettement qu’il ne saurait y avoir de changement dans les règles sacramentelles sans remettre en question l’indissolubilité du mariage.
— – S.E. Carlo S.E. Caffarra, archevêque de Bologne
— – Si la Sainte Communion pouvait être légitimement donnée à des personnes dont le remariage est invalide (suggestion de S.E. Kasper), l’Église ne les considérerait plus comme soumis à la fidélité exclusive pour la vie selon l’enseignement particulier du Christ à propos du mariage. Le « premier » mariage devrait en quelque sorte disparaître afin d’en faire disparaître également les obligations. L’unique alternative possible serait de déclarer le « second mariage » comme un « adultère légitime et autorisé », ce que, à mon avis, même le Cardinal Kasper ne saurait souhaiter.
S.E. Le cardinal Müller, Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi
Mais si à l’issue du Synode d’octobre l’Église déclarait, tout en réaffirmant l’indissolubilité du mariage, qu’une exception accorderait la Communion à des personnes divorcées et remariées, le paroissien moyen pourrait dire : « l’Église ne croit plus en l’indissolubilité du mariage, ou bien ne considère plus l’adultère comme un péché grave.» S.E. Caffarra déclare nettement que le débat ne se résume pas à une mesure de miséricorde en faveur des attentes irréalistes des fidèles qui se trouvent liés par un malheureux « premier » mariage. L’essence même du mariage est en jeu : « Quand je parle de la vérité du mariage, il ne s’agit pas d’une espèce d’idéal normatif. Mais plutôt de la vérité que Dieu, en Sa création, a inscrite en chacun, homme et femme. Le Christ nous enseigne qu’avant de traiter des cas particuliers nous devons savoir de quoi il est question. Ici, nous ne discutons pas simplement d’une norme qui admettrait ou non des exceptions, ni d’un idéal que nous poursuivons. Il est question de l’essence même du mariage et de la famille.» Et il poursuit : « l’indissolubilité du mariage est un don accordé par le Christ… C’est par dessus tout un don, et non une norme qu’on imposerait. Ce n’est pas un idéal à poursuivre. C’est un don de Dieu qui ne revient jamais sur ce qu’Il a donné. Ce n’est pas par accident que Jésus formule sa réponse aux Pharisiens à propos d’un acte divin : « Ce que Dieu a uni », dit-il. C’est Dieu qui unit, autrement dit, la nature définitive du lien dans cet acte dépendrait d’un désir, naturel il est vrai, mais impossible à conclure. C’est Dieu qui donne son caractère définitif à l’acte.» S.E. Müller reprend les mots de S.E. Caffarra : « Nous devrions bien insister : il n’est ni convenable ni suffisant de présenter l’indissobilité du mariage comme un idéal, une loi, une « valeur ». Le mariage est avant tout un sacrement, un signe efficace de transmission de la grâce. Par lui, Dieu établit une nouvelle réalité, le lien matrimonial.» S.E. Müller va plus loin : « La doctrine chrétienne n’est pas une théorie sur l’existence, mais plutôt une vérité révélée… Il n’y a donc pas lieu de distinguer entre la doctrine et la pratique pastorale. Ce n’est pas une théorie qui nous sauve en Jésus Christ, mais notre participation à la grâce de la vie divine. Il nous faut vivre dans la réalité nouvelle, accepter la Croix, et les difficultés pratiques qui l’accompagnent, tout au long de notre vie.» S.E. Caffarra relève la suggestion de S.E. Kasper, que suite au remariage invalide une période de repentir ouvre l’accès à la Sainte Communion. « L’Église pardonne, mais sous conditions de repentir. Mais en l’occurrence, le repentir impliquerait le retour au premier mariage. Dire « malgré mon repentir je choisis de persévérer dans la situation qui est en soi une rupture du lien, rupture dont je me repends » n’est guère sincère.» Selon S.E. Caffarra, une simple question demeure : « Ceux qui ont émis ces suggestions n’ont pas, au moins jusqu’à présent, répondu à une simple question : que devient le premier et valide mariage consommé? Si l’Église accueille à l’Eucharistie, elle doit porter un jugement sur la légitimité du second mariage. Logique. Mais… quid du premier mariage ? Le second mariage, si on peut l’appeler ainsi, ne peut être authentique puisque la bigamie va à l’encontre de l’enseignement du Christ. Alors, le premier mariage est-il dissous? Mais les papes ont toujours enseigné qu’un pape n’a nulle compétence en la matière. Le pape n’a aucun pouvoir de dissolution d’un mariage valide et consommé. La solution énoncée semble laisser penser que, bien que le premier mariage persiste, l’Église pourrait légitimer une autre relation. Mais… cette idée va à l’encontre des bases de l’enseignement de l’Église sur la sexualité. Müller appelle l’Église à demeurer fidèle à l’enseignement limpide du Christ : « Nous devons obéir à Jésus Lui-même. Quand on Lui demanda s’il était permis à un homme de répudier sa femme Jésus répondit : Non, « si un homme divorce et épouse une autre femme, il commet un adultère ». Face à des difficultés, les gens devraient faire tout leur possible pour les surmonter, à l’exemple du Christ crucifié, ressuscité d’entre les morts le jour de Pâques. Ils devraient chercher et trouver réconfort. Mais on ne saurait affirmer que notre pratique pastorale pourrait surpasser celle de Jésus !» S.E. Müller insiste : doctrine et discipline catholiques forment un tout. : « La discipline des sacrements est l’expression de la doctrine de la Foi. Ce ne sont pas deux domaines distincts. On ne peut affirmer une doctrine puis amorcer une pratique qui irait à l’encontre de la doctrine.» D’évidence les partisans de l’indissolubilité ont pour eux à la fois la Révélation et la logique. L’idée qu’une personne catholique divorcée et remariée (invalide) puisse simplement se dispenser de ses vœux de fidélité dans le mariage, procéder à une forme de pénitence publique telle que pratiquée aux débuts de l’Église, et se présenter pour recevoir la Sainte Communion est une offense aux propres paroles de notre Dieu fait homme. Il ne saurait en être autrement — l’enseignement limpide du Christ est jeté aux orties au nom d’une pseudo-réconciliation. L’Église prend au mot le Catholique qui prononce des vœux en toute liberté et connaissance, lors de son mariage. L’Église doit de même l’appeler à être fidèle toute sa vie à ses vœux, car les vœux du mariage créent une union permanente formée en même temps par Dieu. L’Église ne peut en aucun cas « effacer l’enregistrement » de l’histoire conjugale de quelqu’un puis prendre au sérieux sa parole lorsqu’il prononce des vœux de mariage pour la deuxième fois. Ou bien le mariage est tel qu’enseigné par le Christ, ou bien c’est n’importe quoi. La suggestion de Kasper est un coup fatal à l’intégrité de la signification chrétienne non seulement du mariage, mais à la vérité même. S.E. Cafferra et S.E. Müller ont précisément saisi de quoi il s’agit. Source : http://www.thecatholicthing.org/2015/04/25/divorcedremarried-an-update/
— – S.E. Carlo S.E. Caffarra, archevêque de Bologne
— – Si la Sainte Communion pouvait être légitimement donnée à des personnes dont le remariage est invalide (suggestion de S.E. Kasper), l’Église ne les considérerait plus comme soumis à la fidélité exclusive pour la vie selon l’enseignement particulier du Christ à propos du mariage. Le « premier » mariage devrait en quelque sorte disparaître afin d’en faire disparaître également les obligations. L’unique alternative possible serait de déclarer le « second mariage » comme un « adultère légitime et autorisé », ce que, à mon avis, même le Cardinal Kasper ne saurait souhaiter.
S.E. Le cardinal Müller, Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi
Mais si à l’issue du Synode d’octobre l’Église déclarait, tout en réaffirmant l’indissolubilité du mariage, qu’une exception accorderait la Communion à des personnes divorcées et remariées, le paroissien moyen pourrait dire : « l’Église ne croit plus en l’indissolubilité du mariage, ou bien ne considère plus l’adultère comme un péché grave.» S.E. Caffarra déclare nettement que le débat ne se résume pas à une mesure de miséricorde en faveur des attentes irréalistes des fidèles qui se trouvent liés par un malheureux « premier » mariage. L’essence même du mariage est en jeu : « Quand je parle de la vérité du mariage, il ne s’agit pas d’une espèce d’idéal normatif. Mais plutôt de la vérité que Dieu, en Sa création, a inscrite en chacun, homme et femme. Le Christ nous enseigne qu’avant de traiter des cas particuliers nous devons savoir de quoi il est question. Ici, nous ne discutons pas simplement d’une norme qui admettrait ou non des exceptions, ni d’un idéal que nous poursuivons. Il est question de l’essence même du mariage et de la famille.» Et il poursuit : « l’indissolubilité du mariage est un don accordé par le Christ… C’est par dessus tout un don, et non une norme qu’on imposerait. Ce n’est pas un idéal à poursuivre. C’est un don de Dieu qui ne revient jamais sur ce qu’Il a donné. Ce n’est pas par accident que Jésus formule sa réponse aux Pharisiens à propos d’un acte divin : « Ce que Dieu a uni », dit-il. C’est Dieu qui unit, autrement dit, la nature définitive du lien dans cet acte dépendrait d’un désir, naturel il est vrai, mais impossible à conclure. C’est Dieu qui donne son caractère définitif à l’acte.» S.E. Müller reprend les mots de S.E. Caffarra : « Nous devrions bien insister : il n’est ni convenable ni suffisant de présenter l’indissobilité du mariage comme un idéal, une loi, une « valeur ». Le mariage est avant tout un sacrement, un signe efficace de transmission de la grâce. Par lui, Dieu établit une nouvelle réalité, le lien matrimonial.» S.E. Müller va plus loin : « La doctrine chrétienne n’est pas une théorie sur l’existence, mais plutôt une vérité révélée… Il n’y a donc pas lieu de distinguer entre la doctrine et la pratique pastorale. Ce n’est pas une théorie qui nous sauve en Jésus Christ, mais notre participation à la grâce de la vie divine. Il nous faut vivre dans la réalité nouvelle, accepter la Croix, et les difficultés pratiques qui l’accompagnent, tout au long de notre vie.» S.E. Caffarra relève la suggestion de S.E. Kasper, que suite au remariage invalide une période de repentir ouvre l’accès à la Sainte Communion. « L’Église pardonne, mais sous conditions de repentir. Mais en l’occurrence, le repentir impliquerait le retour au premier mariage. Dire « malgré mon repentir je choisis de persévérer dans la situation qui est en soi une rupture du lien, rupture dont je me repends » n’est guère sincère.» Selon S.E. Caffarra, une simple question demeure : « Ceux qui ont émis ces suggestions n’ont pas, au moins jusqu’à présent, répondu à une simple question : que devient le premier et valide mariage consommé? Si l’Église accueille à l’Eucharistie, elle doit porter un jugement sur la légitimité du second mariage. Logique. Mais… quid du premier mariage ? Le second mariage, si on peut l’appeler ainsi, ne peut être authentique puisque la bigamie va à l’encontre de l’enseignement du Christ. Alors, le premier mariage est-il dissous? Mais les papes ont toujours enseigné qu’un pape n’a nulle compétence en la matière. Le pape n’a aucun pouvoir de dissolution d’un mariage valide et consommé. La solution énoncée semble laisser penser que, bien que le premier mariage persiste, l’Église pourrait légitimer une autre relation. Mais… cette idée va à l’encontre des bases de l’enseignement de l’Église sur la sexualité. Müller appelle l’Église à demeurer fidèle à l’enseignement limpide du Christ : « Nous devons obéir à Jésus Lui-même. Quand on Lui demanda s’il était permis à un homme de répudier sa femme Jésus répondit : Non, « si un homme divorce et épouse une autre femme, il commet un adultère ». Face à des difficultés, les gens devraient faire tout leur possible pour les surmonter, à l’exemple du Christ crucifié, ressuscité d’entre les morts le jour de Pâques. Ils devraient chercher et trouver réconfort. Mais on ne saurait affirmer que notre pratique pastorale pourrait surpasser celle de Jésus !» S.E. Müller insiste : doctrine et discipline catholiques forment un tout. : « La discipline des sacrements est l’expression de la doctrine de la Foi. Ce ne sont pas deux domaines distincts. On ne peut affirmer une doctrine puis amorcer une pratique qui irait à l’encontre de la doctrine.» D’évidence les partisans de l’indissolubilité ont pour eux à la fois la Révélation et la logique. L’idée qu’une personne catholique divorcée et remariée (invalide) puisse simplement se dispenser de ses vœux de fidélité dans le mariage, procéder à une forme de pénitence publique telle que pratiquée aux débuts de l’Église, et se présenter pour recevoir la Sainte Communion est une offense aux propres paroles de notre Dieu fait homme. Il ne saurait en être autrement — l’enseignement limpide du Christ est jeté aux orties au nom d’une pseudo-réconciliation. L’Église prend au mot le Catholique qui prononce des vœux en toute liberté et connaissance, lors de son mariage. L’Église doit de même l’appeler à être fidèle toute sa vie à ses vœux, car les vœux du mariage créent une union permanente formée en même temps par Dieu. L’Église ne peut en aucun cas « effacer l’enregistrement » de l’histoire conjugale de quelqu’un puis prendre au sérieux sa parole lorsqu’il prononce des vœux de mariage pour la deuxième fois. Ou bien le mariage est tel qu’enseigné par le Christ, ou bien c’est n’importe quoi. La suggestion de Kasper est un coup fatal à l’intégrité de la signification chrétienne non seulement du mariage, mais à la vérité même. S.E. Cafferra et S.E. Müller ont précisément saisi de quoi il s’agit. Source : http://www.thecatholicthing.org/2015/04/25/divorcedremarried-an-update/