Tragi-comique. Voilà peut-être le seul terme qui puisse résumer l’affaire de la crèche de la basilique Notre-Dame-des-Enfants, apparue sur Internet pendant l’Avent, pour la coquette somme de 75 000 euros… alors qu’elle est portée disparue depuis les années 90. « J’ai été informé de la vente de la crèche sur Internet par un intermédiaire et ai décidé de mener mon enquête », note l’abbé Hervé Benoît, recteur de la basilique.
Inventoriée après 1905
Il récolte plusieurs éléments : un document d’inventaire réalisé en janvier 1906, à la suite de la loi de séparation des Églises et de l’État, qui consigne l’existence de la crèche. Le recteur met également la main sur une facture de 1879, qui décrit une crèche identique à celle vendue en ligne, incluant le même nombre de personnages…
« Le doute s’est levé lorsque j’ai réalisé que les artisans qui avaient réalisé la crèche, l’Institut catholique de Vaucouleurs, étaient les mêmes qui avaient réalisé le chemin de croix de Notre-Dame-des-Enfants », explique l’abbé Hervé Benoît. Pour lui, l’affaire est entendue : la crèche vendue en ligne et la crèche disparue de la basilique ne font qu’une.
Alors le recteur entre en contact avec le collectionneur nîmois à l’origine de la vente et essaye de négocier un rachat. Peine perdue : le vendeur rompt les discussions.
Entre-temps, l’abbé Benoît est rejoint dans son combat par le maire de Châteauneuf-sur-Cher, William Pelletier. « Pour la commune », note le recteur de la basilique, « il s’agit d’un bien communal imprescriptible ». Et le maire, très attaché à ce qu’il considère être un élément du patrimoine, est même prêt à porter plainte auprès du tribunal administratif.
Ce qui n’empêche pas l’abbé Hervé Benoît d’espérer une résolution rapide du problème, si ce n’est un « miracle » : récupérer la crèche de sa basilique avant le 25 décembre.
