Dieu a toujours le dernier mot - France Catholique
Edit Template
La justice de Dieu
Edit Template

Dieu a toujours le dernier mot

Copier le lien

Quand j’étais petite, une image sainte était collée sur le miroir de la porte du placard dans l’entrée de la maison. Elle portait une citation de Saint François de Sales: « Aie confiance en Dieu, repose-toi sur Sa Providence, et n’aie peur de rien.» Un bon conseil à se rappeler en cette période où nous commémorons la venue sur terre de Dieu en Personne pour nous sauver.

Mon dernier geste en partant de la maison consistait à vérifier ma tenue dans ce miroir, et généralement mes yeux s’arrêtaient sur cette image. Puis nous avons déménagé, et l’image avec nous. On l’installa alors dans l’entrée juste au-dessus de l’interrupteur, à côté de la porte. Elle était ainsi la dernière chose à voir en sortant.

Cette carte est bien jaunie maintenant. Lors du partage après le décès de ma mère l’été dernier c’était l’objet que je désirais vraiment le plus. Je l’avais déjà demandée à ma mère, mais elle fut intraitable, je devrais attendre qu’elle n’en ait plus besoin.

Prenant la carte, j’eus la surprise merveilleuse de découvrir au dos ces mots qui étaient de ma grand-mère à ma mère : « Dis souvent cette prière, c’est une grande aide — ta maman.» Ce conseil de Grand-Maman, c’était la prime. Comme un tendre câlin d’encouragement venu de l’au-delà.

L’avantage de vivre plus vieux consiste à mieux apprécier la Divine Providence. Car, avec du recul, on voit plus nettement comment Dieu a agi pour le mieux. À condition, évidemment, de bien regarder.

Car en même temps la tentation courante est de considérer le passé et de gémir sur les occasions perdues, les erreurs commises, et de s’y noyer. Je crois que c’est une réaction plus féminine que masculine — tout au moins que les femmes sont plus portées à en parler.

Un jour, j’ai entendu une histoire formidable de Divine Providence. Ce pourrait n’être qu’une légende catholique de nos cités, mais elle nous rapproche de Dieu.
Un homme perdit son épouse lors de l’accouchement. L’enfant survécut, mais l’homme, catholique, refusa qu’on baptise son enfant par rancune envers Dieu. Le bébé tomba malade, et mourut. Des années plus tard, l’homme retrouvant la foi fut inconsolable d’avoir refusé à son enfant la grâce du baptême. Plein d’angoisse il consulta un prêtre qui lui conseilla de mettre toute sa confiance en la Divine Providence et, tout simplement, de prier pour son enfant.

Un jour, il rencontra la nourrice qui s’était occupée de son enfant. Il la remercia et lui fit part de son chagrin de n’avoir pas fait baptiser son enfant. Après un instant de silence, la nourrice lui avoua avoir secrètement baptisé le bébé juste avant sa mort. Cet homme réalisa alors que ses prières avaient été exaucées avant même qu’il les ait dites !

Le prêtre qui nous disait cette histoire nous rappela que Dieu est intemporel, et que nous ne devrions jamais désespérer sur le passé — le passé lui-même peut être touché par la prière !

J’ai toujours aimé ce point de vue. Chargé d’espérance, il transforme tout. Dieu est le Seigneur, et maître du temps.

Le Catéchisme donne la définition de la Divine Providence : les dispositions par lesquelles Dieu guide Sa création en vue de l’ultime perfection à laquelle Il l’a destinée; et on y trouve cette citation de la Constitution « Dei Filius » du Concile Vatican I :

« Or, Dieu protège et gouverne par sa Providence tout ce qu’il a créé, atteignant avec force d’une fin à l’autre et disposant toutes choses avec suavité (Sagesse, VIII, 1), car, toutes choses sont nues et ouvertes devant ses yeux (Cf. Hébr. IV, 13), même celles qui doivent arriver par l’action libre des créatures.»

C’est une chose étrange à contempler. Parfois je me représente Dieu comme un jongleur fantastique lançant un nombre incalculable de balles. C’est l’un de ces nombreux mystères divins qui bouscule l’esprit.

Le sens de l’humour à ce propos varie avec les cultures. Dans les « Proverbes » il est écrit que « l’homme fait de nombreux projets, mais c’est l’intention de Dieu qui se réalise.» (tel le dicton « l’homme propose, Dieu dispose.») auquel s’ajoute parfois en Amérique latine : « et la femme en fait à sa tête !»
Un des plus mystérieux côtés de la Divine Providence se trouve dans notre participation.

Et Satan, et les bâtons dans les roues qu’il tente de mettre dans Ses œuvres ? Le Catéchisme nous affirme :

« Il ne peut empêcher la venue du Royaume de Dieu. Bien que Satan puisse agir dans la monde par haine envers Dieu, et Son royaume en Jésus Christ, et bien que ses actes puissent causer de graves préjudices — dans le domaine spirituel et même, indirectement, matériel — à tout homme et à la société, son action est permise par la Divine Providence qui avec force et bonté forge l’histoire de l’homme et de l’univers. Que la Providence permette l’activité diabolique est un grand mystère, mais nous savons due Dieu œuvre en tout pour le bien de ceux qui L’aiment.»

Ou, en termes plus terre à terre : Dieu a toujours le dernier mot.

Source : God Always Has the Last Laugh

NDT : Texte français de « Dei Filius » accessible par :

http://www.laportelatine.org/bibliotheque/encycliques/VaticanI/Dei_Filius.php