Les Jeux des XXXIIes Olympiades à Tokyo (du 24 juillet au 9 août 2020) sont dans environ un an, mais la controverse est déjà en train de se créer. Il y a bien sûr toujours une controverse olympique, le plus souvent sur les drogues améliorant la performance (PED en anglais).
Lors des Jeux d’hiver de 2014 à Sotchi, les athlètes et les « scientifiques » du pays hôte ont été tellement impliqués dans la tricherie (en particulier dans les analyses d’urines) que l’Agence mondiale antidopage a recommandé que l’on interdît à la Russie de participer aux Jeux d’été de 2016 à Rio. Cela n’a pas été le cas, bien que la Russie fût par la suite interdite aux 18es Jeux d’hiver de Pyeong Chang, et bien que certains athlètes russes eussent concouru en tant qu’athlètes olympiques de Russie, mais sans drapeau russe ni hymne national. (Plusieurs d’entre eux ont échoué aux tests de dépistage de drogue lors des Jeux.)
Dans l’ensemble, le Comité international olympique (CIO) a un fort intérêt, souvent exprimé – partagé par les instances dirigeantes de tous les sports participants -, de préserver les Jeux Olympiques de tous les types de produits dopants. Ce n’est pas seulement en raison des avantages compétitifs de ces substances, mais également en raison du danger que représentent les médicaments pour la santé à long terme des athlètes.
L’idéal de l’athlète amateur a peut-être disparu des Jeux, mais l’opinion selon laquelle il est important d’avoir des athlètes naturels et en bonne santé persiste.
Mais persiste-t-il vraiment ?
Le CIO et de nombreuses fédérations sportives, si ce n’est la plupart (et peut-être même toutes les organisations en juillet prochain), tolèrent certaines des drogues imaginables les plus extrêmes : les médicaments prescrits pour supprimer la testostérone chez les hommes souhaitant concourir en tant que femmes, c’est-à-dire des athlètes «transgenres », des hommes-devenus-femmes (HdF).
Le débat – s’il tant est qu’il en existe un à ce stade – porte uniquement sur le niveau de diminution du taux de testostérone chez le concurrent HdF, qui doit être mesuré à la fois en réduction du taux sanguin de l’hormone et en durée pendant laquelle ce niveau a été maintenu.
En réalité, le CIO et d’autres affirment que ce qui définit un compétiteur dans un sprint féminin de 100 mètres, par exemple, est simplement ce niveau hormonal. Voici la formulation actuelle du CIO : pas plus de 10 nmols/L (nanomoles par litre) de testostérone sérique pendant au moins 12 mois avant la compétition. Comme le dit le CIO : « Exiger des modifications anatomiques chirurgicales comme condition préalable à la participation n’est pas nécessaire pour préserver une concurrence loyale et peut être incompatible avec la législation en cours d’élaboration et les notions de droits de l’homme. »
Ainsi, un homme peut être qualifié pour participer au prochain sprint olympique au 100 mètres contre des athlètes nées femmes s’il déclare que son « genre » est féminin et entame un régime de suppression de la testostérone qui, au 23 juillet 2019, atteindra les 10 nmols/L. standard, puis maintient ce niveau lorsque les Jeux débuteront, le 24 juillet 2020.
En l’occurrence, alors que les taux normaux de testostérone sérique chez les hommes se situent entre 10,41 et 34,70 nmols/L, les taux normaux chez les femmes se situent entre 0,52 et 2,43. Cela signifie qu’un sprinteur de qualification olympique, HdF, qui, à 10 nmols/L, se situe dans la partie inférieure du spectre de testostérone masculin, atteindra plus de quatre fois le niveau maximal d’une femme.
Maintenant, nous savons que c’est absurde. Dans son récent document « Homme et femme Il les créa : pour une voie de dialogue sur la question du genre dans l’éducation », le Vatican déclare clairement :
« Le processus d’identification de l’identité sexuelle est rendu plus difficile par le concept fictif appelé « genre neutre » ou « troisième genre »… Les efforts pour aller au-delà de la différence sexuelle constitutive entre hommes et femmes, tels que les idées d’ »intersexe » ou de « transgenre », conduisent à une masculinité ou une féminité ambiguë, même si (d’une manière qui se contredit elle-même) ces concepts eux-mêmes présupposent réellement la différence sexuelle qu’ils se proposent de nier ou de remplacer. »
Ce que nous ignorons, c’est combien d’hommes pourraient décider d’agir de façon absurde aux Jeux olympiques de Tokyo. Franchement, je ne suis pas très inquiet à ce sujet, mais je suis un vieil homme et non une sprinteuse de classe mondiale. Ces athlètes féminines d’élite sont inquiètes (ou devraient l’être). Voici pourquoi.
Le record du monde de sprint féminin de Florence Griffith Joyners (*) en 1988, 10,49 secondes, a été une superbe réussite (peut-être même sans l’aide de produit dopant). Cependant, dans le championnat du 100 mètres masculin des lycéens du Texas cette année, Matthew Boling a réalisé un impressionnant record des États-Unis, de 9,98s. Mme Joyner avait 29 ans lorsqu’elle a établi son record du monde ; M. Boling en a 18. Tout au long de l’année 2019, les soixante-quinze meilleurs sprinteurs masculins américains ont battu le record du monde de Joyner.
Je m’attarde sur les réalisations des lycéens, car ces garçons ont atteint le sommet de leur développement biologique naturel, sans aucune drogue, et même après avoir achevé leur puberté, ils bénéficieront par la suite du stimulus hormonal de l’adolescence – en termes de hauteur, poids, vitesse et force. Il s’ensuit que la suppression de la testostérone diminuerait quelque peu ses avantages, mais seulement dans une certaine mesure.
J’insiste encore une fois sur le fait qu’un athlète HdF autorisé à concourir à Tokyo ne doit pas nécessairement sembler être une femme. D’après ce que prouvent des événements récents dans lesquels des athlètes HdF ont concouru, certains porteront une coiffure « féminine » et d’autres pourraient montrer des signes d’augmentation mammaire. Certains ressembleront à des gars. Mais, comme l’a dit le CIO (Dieu merci !), aucune intervention agressive n’est requise, rien de ce que certaines personnes transgenres HdF se font subir : pas d’implant mammaire; pas de réduction de la pomme d’Adam, pas d’orchidectomie (retrait des testicules), de pénectomie (ablation du pénis), aucune opération « affirmant le genre » telle que vaginoplastie, labiaplastie ou clitoroplastie, qui nécessitent ensuite un traitement hormonal permanent (œstrogènes, anti-androgènes, progestatifs et modulateurs de l’hormone libérant de la gonadotrophine – peu importe le type), sans quoi le corps masculin se rétablira, selon ce qui, à défaut des interventions chimiques, est sa nature.
En outre, aucune intervention ne peut transformer une personne XY en une personne XX. Cette différence chromosomique et biologique entre hommes et femmes est ce qui est naturel. C’est pourquoi le Vatican qualifie le transgenre de « fictif ».
La fiction est renforcée par les règles du CIO concernant les athlètes HdM. Par essence, il n’existe aucune règle, puisqu’aucune femme ne peut rivaliser avec succès avec les hommes, quel que soit le sexe qu’elle prétende être le sien.
J’ai écrit sur cette question dans le sport en 2016 et les choses n’ont fait qu’empirer depuis. Cependant, des jeunes femmes luttent contre ce que certains appellent le détournement de genre, et c’est une très bonne nouvelle.
(24 juin 2019)
(*) Lors de la première publication de cet article, l’âge de Mme Joyners était par erreur écrit comme de 39 ans. Je remercie le lecteur Dennis Monokroussos qui a signalé cette erreur.]
Source : https://www.thecatholicthing.org/2019/06/24/transjacking-sports/
Photo : L’Américaine Betty Robinson remporte le premier 100 mètres féminin aux Jeux Olympiques (Antwerp, 1928).
Brad Miner est rédacteur en chef de The Catholic Thing, membre principal de l’Institut Foi & Raison, et secrétaire du conseil d’administration de l’Aide à l’Eglise en Détresse USA. Il est un ancien éditeur littéraire de National Review. Son dernier livre, Sons of St. Patrick (« Les fils de St Patrick »), écrit avec George J. Marlin, est maintenant en vente. Son ouvrage The Compleat Gentleman (« Le gentilhomme accompli ») est disponible en version audio.
— –
http://sport24.lefigaro.fr/jeux-olympiques/tokyo-2020/actualites/dopage-un-cataclysme-sportif-menace-la-russie-983307
Pour aller plus loin :
- L'esprit des Jeux
- INTRUSION DE LA THEORIE DU GENRE A L’ECOLE ET DANS LA SOCIETE
- Liste des ouvriers pastoraux, Evêques, Prêtres, Religieux, Religieuses et Laics tués en 2011 et 2010
- Le défi du développement des peuples et le pacte de Marrakech - la fuite en avant des Nations Unies
- L’AGONIE DE L’ANCIEN EMPIRE SOVIÉTIQUE