Des violences « au nom de l’Etat Islamique » ou pas… - France Catholique
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La justice de Dieu
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Des violences « au nom de l’Etat Islamique » ou pas…

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Un enseignant juif portant la kippa agressé en pleine rue à Marseille par un adolescent armé d’une machette et désireux de le tuer : arrêté, celui-ci déclare aux policiers avoir agi « au nom de l’Etat islamique », et avoir l’intention de s’en prendre aussi… à la police ! C’est ce qu’avait fait, il est vrai, peu auparavant, l’individu armé d’un hachoir et apparemment équipé d’une ceinture d’explosifs – factice mais semble-t-il bien présente – qui a été abattu par les policiers du commissariat de la Goutte d’Or à Paris alors qu’il leur fonçait dessus en les menaçant : cet homme-là, originaire de Tunisie, venu d’un centre de réfugiés en Allemagne, portait sur lui le dessin d’un drapeau de « Daech » et un texte d’appel à la vengeance à propos de la guerre en Syrie. Il passait aux actes le 7 janvier, date anniversaire de l’attentat de « Charlie-Hebdo », un moment critique sur le plan de la psychologie collective, à l’heure où le gouvernement commémorait ce triste événement.

Cependant, en Allemagne, après une période de sidération, les violences collectives sans précédent de la nuit de la Saint-Sylvestre provoquent un trouble considérable : plus de 500 plaintes ont été déposées à Cologne, dont près de la moitié pour des faits d’agression sexuelle, des faits similaires ont été constatés à Hambourg et à Stuttgart, mais aussi à Francfort, la capitale financière du pays, et dans d’autres villes, notamment à Düsseldorf, ainsi qu’à Zürich, en Suisse allemande… La police allemande observe que les fautifs « sont presque exclusivement d’origine immigrée », d’après le ministre de l’Intérieur de Rhénanie du Nord, qui évoque « l’Afrique du Nord et le monde arabe », tout en se refusant à « stigmatiser un groupe (ethnique) comme des agresseurs sexuels ». A Cologne, 31 suspects, dont 18 ont le statut de demandeur d’asile, ont été arrêtés.

L’autorité de la chancelière Angela Merkel, déjà accusée de laxisme en matière de politique migratoire depuis le mois de septembre, est ébranlée par cette affaire. Son ministre de la Justice parle de préméditation de la part de groupes organisés. Elle se déclare scandalisée par ces faits et partisane de réagir.

Hélas, la violence appelle la violence : çà et là, des étrangers ont été attaqués en Allemagne par des petits groupes d’autochtones furieux. Des Syriens et des Pakistanais ont été agressés à Cologne. Auparavant, le mouvement politique de droite radicale Pegida, hostile à l’immigration et taxé d’« islamophobie », avait manifesté dans la ville, provoquant quelques heurts avec la police et un début de contre-manifestation de la part de militants « Verts ».

D’après un sondage, environ 57% des Allemands craignent une hausse de la criminalité avec l’arrivée des migrants, désormais près d’un million dans le pays pour l’année 2015, contre 40% ayant un avis opposé. En Europe de l’Est, dans des pays comme la Hongrie, la Pologne, la Slovaquie ou même la paisible République tchèque, les responsables se montrent très réservés devant les discours bruxellois de cet automne à propos des récents flux migratoires.

Dans cette Europe globale en proie à des mouvements divers après des violences commises, les unes au nom de « l’Etat Islamique », les autres non, l’évolution de la situation réclame du discernement et du sang-froid, sans affolement ni politique de l’autruche. En tout état de cause, au pays d’Angela Merkel, on se méfie désormais de l’angélisme. Et au pays de Hollande, après avoir entendu parler du « vivre-ensemble », on pense quand même au bien-fondé des digues.