Des princes très "écologiques" - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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Des princes très « écologiques »

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ENVIRONNEMENT

Le 14 novembre dernier, le Prince Charles d’Angleterre, fils de la Reine Elizabeth II, a fêté ses 60 ans. Prince sans couronne, il n’est pas prince sans engagement. Indépendamment des 600 manifestations officielles auxquelles il a participé l’an passé, le Prince a fondé une vingtaine d’associations et de fondations chapeautées par la « Prince’s Charities », aux premier rang desquelles plusieurs en faveur de la protection de l’environnement. Le Prince nourrit en effet une véritable passion pour cette cause, se mettant en cela dans les traces de son père, le Prince Philip d’Edimbourg qui, avec le Prince Bernhardt des Pays-Bas, fut l’un des premiers présidents du WWF (World Wildlife Fund, Fonds mondial pour la nature). Son dernier projet en date sur ce thème, le « Prince’s Rainforests Project (PRP, Projet pour les forêts tropicales) regroupe quinze des plus importantes sociétés du secteur dans le monde, dans le but de «  trouver un moyen de rendre les forêts plus rentables vivantes que mortes ». Sensible également à l’environnement urbain, le Prince a mis en place en 1999 la Fondation pour l’environnement bâti qui cherche à « réhumaniser » les villes à la fois par une architecture traditionnelle adaptée au climat, aux matériaux et aux modes de vie locaux et par un engagement écologique privilégiant les énergies renouvelables.

Mais le Prince Charles n’est pas le seul prince engagé dans ce combat. Ainsi, le Prince Laurent de Belgique, troisième enfant du Roi Albert II, préside-t-il depuis 1994 l’Institut royal pour la gestion durable des ressources naturelles et la promotion des technologies propres (IRGT) qui réunit autour de ce thème collectivités territoriales, partenaires économiques et sociaux et associations de protection de l’environnement. A côté de cette responsabilité officielle, le Prince Laurent a créé en 1995 la Fondation pour le bien-être des animaux sauvages et domestiques qui gère des dispensaires dans lesquels les personnes défavorisées peuvent faire soigner leur animal gratuitement et qui mène des actions de sensibilisation pour la défense des animaux.

Il n’est pas possible d’évoquer les engagements princiers en faveur de l’environnement sans citer le Prince Albert II de Monaco. Premier chef d’Etat à atteindre le Pôle Nord en avril 2006 à la tête d’une expédition scientifique, le Prince a créé au mois de juin suivant la Fondation Prince Albert II de Monaco dont l’objet, selon les propres termes de son fondateur, est d’être « une source permanente d’actions dynamiques et novatrices en faveur de la protection de l’environnement et du développement durable, en mobilisant des ressources au niveau international ». Là aussi, le Prince Albert s’inscrit dans une continuité familiale, son trisaïeul le Prince Albert Ier ayant créé, à la suite de ses propres voyages, la Fondation qui porte son nom, à l’origine du Musée océanographique de Monaco et de l’Institut océanographique de Paris. Fort de ses observations en Arctique, le Prince Albert II a choisi de concentrer l’action de sa fondation dans trois domaines: le changement climatique, la biodiversité et l’eau. Dans cet esprit, à noter que la Principauté de Monaco et la Présidence française de l’Union européenne se sont associés pour organiser à Monaco les 9 et 10 novembre derniers une Conférence internationale qui a conclu à la mise en oeuvre d’un observatoire arctique du changement climatique.

Dans ce domaine, le Prince Albert a pourtant été devancé, de peu il est vrai, par le Prince Jean d’Orléans, prince héritier de la Maison de France, président fondateur de l’Association « Gens de France » qui, en septembre 2005, pour le centenaire des expéditions de son aïeul le Prince Philippe d’Orléans, a participé sur un brise-glace russe à un voyage scientifique en Arctique au cours duquel il a pu constater les effets du réchauffement climatique, découvrant même une île inconnue, jusqu’ici recouverte par les glaces.

Qu’est ce qui peut expliquer cet engouement princier pour la défense de notre planète? La réponse est peut-être dans les propos tenus par Jean Malaurie, l’infatigable défenseur du peuple Inuit, dont le dernier ouvrage sur ce thème a été préfacé par le Prince Henrik de Danemark, lors de la présentation en mai 2006 du voyage du Prince Jean d’Orléans au Muséum national d’histoire naturelle à Paris: le temps de l’environnement est long et les princes, héritiers d’une tradition séculaire et exempts d’échéances électorales, peuvent s’y consacrer à la mesure de leur état.

Fabrice de Chanceuil ©