Des prêtres pour la France - France Catholique
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Des prêtres pour la France

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Chaque année, la fête des apôtres Pierre et Paul rappelle, avec la célébration des ordinations sacerdotales, l’éprouvant déficit de prêtres dans notre pays. Les statistiques sont implacables, elles interdisent toute interprétation émolliente de la réalité. Depuis la guerre, le nombre de prêtres n’a cessé de baisser dans des proportions qui auraient stupéfié les générations chrétiennes antérieures. Il m’est arrivé, récemment, d’opérer une rapide enquête sur la situation d’un diocèse que j’avais connu autrefois, pour y être né et y avoir passé mes années d’enfance et de jeunesse. J’ai eu le sentiment que la vie ecclésiale s’était comme arrêtée dans les années soixante. Pour un demi-million d’habitants, la population est demeurée à peu près stable. Il y avait encore, à ce moment, environ cinq cents prêtres en activité. Il y en a aujourd’hui une quarantaine dont la moyenne d’âge est avancée. Les dernières ordinations notables datent d’il y a un demi-siècle. Depuis, c’est comme si la vie s’était figée, les rares prêtres ordonnés apparaissant comme d’heureuses exceptions de loin en loin.

Entendons-nous : ce demi-siècle ecclésial n’a pas été sans fidélité, sans ferveur ; les difficultés et les épreuves rencontrées mettent en évidence l’héroïsme de tous ceux et de toutes celles qui ont tenu le choc, en faisant preuve de multiples talents. On note d’ailleurs que parallèlement, le territoire de ces diocèses s’est appauvri économiquement et qu’il appartient à ce qu’on appelle la France périphérique. Politiquement aussi, la situation a évolué. Plutôt à gauche, l’électorat vote aujourd’hui Front national. Les mutations de la géographie humaine ont donc accompagné la sécularisation d’une population, dont le passé fut associé à un héritage spirituel de premier ordre. On ne se défend pas du sentiment que tout à peu près est à reconstruire et qu’il y faudrait l’énergie des premiers apôtres de la Gaule et des évangélisateurs qui n’ont cessé de rechristianiser ce pays depuis ses origines.

Les vocations sont forcément en rapport avec le dynamisme du peuple chrétien. Mais il arrive aussi que l’élan missionnaire doive être renouvelé par de grandes figures, telle celle d’un Ignace de Loyola et d’un saint Vincent de Paul. On constate qu’il existe aujourd’hui des pôles spirituels qui attirent les jeunes gens. La communauté Saint-Martin constitue l’exemple même d’un renouveau propice aux vocations, alors même qu’elle s’enracine dans des terreaux désertés. Il y a d’autres exemples, comme Paris, marqué par l’œuvre de ce refondateur que fut le cardinal Jean-Marie Lustiger. L’heure est moins que jamais au découragement, elle est au réveil des esprits et des cœurs, dans le dynamisme de l’appel du Christ et de la motion de l’Esprit Saint.