Des migrants vraiment en transit ? - France Catholique
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Des migrants vraiment en transit ?

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Il y a quelques jours, j’avais abordé la question difficile de l’accueil des migrants dans notre pays, avec le climat actuel de malaise où se trouve l’opinion. Le débat est relancé quasiment tous les jours, en raison de la situation particulière de la ville de Calais, avec sa concentration impressionnante de réfugiés, qui a encore gonflé ces derniers mois. Le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, a promis d’en finir le plus rapidement possible avec ce véritable abcès de fixation, source de violences continuelles, difficile à supporter par les habitants de la ville et péniblement maitrisé par les forces de l’ordre. La solution envisagée consiste à disperser les réfugiés à travers tout le territoire national. Le Figaro s’est procuré les documents destinés aux préfets, requis pour trouver 12000 places d’hébergement sur les départements qu’ils administrent.

Techniquement, on parle de centres d’accueil et d’orientation, dont la capacité devrait varier de 100 à 300 personnes. Évidemment, l’accord des élus locaux est souhaitable, même s’il n’est pas forcément acquis. On sait les populations locales souvent réticentes, lorsqu’elles ne sont pas carrément hostiles. Pourtant, il y a des réussites, même si les débuts ont été laborieux. Lorsqu’une commune autour de 2000 habitants accueille 80 migrants, on perçoit que l’effort demandé n’est pas démesuré.

Paris s’inscrit aussi dans ce plan d’ensemble. Il est vrai qu’il s’agit pour la capitale, et pour Anne Hidalgo, de faire face à ses propres difficultés. Il n’est pas possible de laisser durablement dans la rue des familles entières. L’ouverture d’un camp de réfugiés, porte de la Chapelle au nord de Paris, géré par Emmaüs Solidarité permettra – du moins espérons-le – de remédier à un état de fait pénible. Mais tout cela est-il, oui ou non, de l’ordre du provisoire ? C’est ce qui est affirmé. Les réfugiés ne seraient qu’en transit, mais ce transit peut se prolonger si l’Angleterre n’est pas décidée à ouvrir ses portes plus largement. Un plan d’urgence n’a rien à voir avec la perspective d’installation durable de toute une population. Nous verrons assez vite ce qui adviendra. On peut parier qu’il faudra trouver, d’ici un an ou deux, d’autres solutions, parce qu’il n’y a aucune raison que s’arrête un processus dont les causes ne disparaîtront pas spontanément.

Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 14 septembre 2016.