Turtle Bay, sur les bords de la East River à Manhattan, est un endroit où chaque jour les bureaucrates onusiens se retrouvent pour inciter voire contraindre les gouvernements nationaux à dire au commun d’entre nous comment il doit mener sa vie. On imagine que cet endroit est un foyer de démocratie, de transparence et de dialogue. On en est très loin.
Au début de la semaine, les Nations Unies avaient convoqué une Réunion de Haut Niveau sur la jeunesse. Elle clôturait une Année de la Jeunesse qui avait été inaugurée au mois d’Août dernier par une conférence réunie à Leon, au Mexique, et se terminera officiellement le 12 Août prochain par une Journée internationale de la Jeunesse. Chaque fois que les Nations Unies annoncent une Année … de n’importe quoi, il est urgent de ramasser les enfants, vider son compte et prendre le premier train en partance.
Cette « Année de la Jeunesse » est née de la peur de la vague démographique que pourrait causer la fertilité de la grande cohorte mondiale des jeunes de moins de vingt-cinq ans. Il faut prévenir le baby-boom des baby-boomers en passe de se marier et de procréer.
L’Année avait commencé sous d’incertains auspices lors de cette conférence au Mexique qui fut plutôt confuse voire chaotique au dire de quelques diplomates. Elle s’accompagnait d’une exposition pour les ados avec objets sexuels et lingerie fine. Souvenons-nous que, pour les NU, la jeunesse commence à l’âge de dix ans.
L’Année s’était poursuivie de la même incertaine manière lorsque les NU échouèrent à trouver un Etat membre pour prendre en charge une conférence internationale, supposée se tenir en Tunisie. Le choix de tels endroits par les bureaucrates onusiens s’explique de deux façons : les Américains pro-vie ont plus de difficultés à s’y rendre ; les Musulmans peuvent plus difficilement s’opposer à l’adoption d’un document final discuté dans un pays musulman. Les Etats-Unis ont refusé de débourser des fonds, ainsi que le Japon et d’autres pays donateurs. L’on en fut réduit à cette sorte de réunion au rabais durant deux jours au début de la semaine au siège des NU.
Les militants pro-vie se doutaient de quelque chose quand, quelques semaines plus tôt, l’invitation adressée à plusieurs d’entre eux avait été annulée. Les NU alléguaient le manque de place. En fait, ils espéraient la venue de nombreux jeunes fournis par la Fédération internationale du Planning Familial (IPPF) et le Fonds des NU pour la Population.
A moins qu’ils ne s’attendissent au fiasco qui était anticipé depuis le premier jour. Presque personne ne vint. La galerie réservée aux ONG durant les sessions plénières, supposées pleines de jeunes, était à peu près vide. Les Pro-Vie furent désinvités car ils auraient écrasé en nombre les jeunes de l’IPPF.
Un groupe d’étudiants pro-vie, sous le nom de « Coalition de la Jeunesse Internationale », d’une petite cinquantaine de membres bien déterminés, réussit néanmoins à obtenir un impact démesuré sur la conférence.
La coalition, sous la conduite d’un dynamique étudiant de vingt-trois ans, Tyler Ament, distribua un document pro-vie et pro-famille intitulé « Déclaration de la Jeunesse aux NU et au monde ». Signé par 120 000 personnes à travers le monde, dont 57 000 de moins de trente ans, ce document rappelle opportunément que « les jeunes prennent forme dans une famille », que « l’homme et la femme sont constitués par la nature », que « les parents sont les premiers éducateurs » de leurs enfants. Autant de déclarations banales sauf dans les couloirs des NU.
Bien que les jeunes pro-vie fussent interdits des sessions plénières, ils s’étaient déployés à travers le bâtiment en engageant le fer avec leurs adversaires où qu’ils se trouvassent, notamment lors des manifestations labellisées par les NU en marge de la réunion.
Un courageux jeune homme interrogea ainsi un porte-parole de l’IPPF sur les risques médicaux associés à l’utilisation de contraceptifs. L’orateur perdit son sang-froid et expliqua qu’en tant qu’ « assistant médical » il n’appréciait pas la désinformation sur des sujets médicaux. Le jeune, qui s’était préparé, lui rétorqua qu’étant étudiant en statistiques, il tirait ses informations d’un rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé.
Dans une autre enceinte, un directeur technique du Fonds mondial sur la Population annonça qu’un accord était intervenu entre les gouvernements pour ajouter un nouvel objectif du Millénaire sur la santé reproductive. « Comment cela se peut-il, objecta un autre jeune pro-life qui savait de quoi il retournait, quand le directeur du FNUAP avait lui-même déclaré en 2007 que l’objectif initial n’avait pas encore été atteint ? » La réponse du pauvre bureaucrate fut digne d’Alice au pays des merveilles : « Homina, homina, homina ».
La vérité est que ces gens croient qu’ils sont chez eux aux NU, ils s’y sentent à l’aise pour dire ce qu’ils veulent. Personne n’est là pour contrôler.
Or les contrôleurs sont là. Les étudiants pro-vie étaient partout. Les équipes de reportage du FNUAP en quête d’interviews ne cessaient de les rencontrer.
En dépit des mesures prises pour les écarter, les jeunes pro-vie firent entendre leur voix. Leur déclaration fut reprise par une délégation amie durant l’une des dernières sessions plénières. Les jeunes pro-vie étaient partout dans le bâtiment parlant à un maximum de gens. Ils dominèrent les séances de questions. Ils allèrent jusqu’à rendre visite sans préavis à plusieurs délégations permanentes nationales dans leurs bureaux à travers la ville de New York.
Un petit nombre de gens motivés et sans peur peut changer le monde. Ils peuvent même changer les NU. Après avoir vu ces courageux jeunes à l’œuvre pendant seulement deux jours au siège des NU, je crois que l’institution même peut être contournée. La jeunesse n’est pas perdue pour ces jeunes.
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Nota Bene : Les opinions exprimées par M.Ruse lui sont personnelles et ne reflètent pas nécessairement les positions de l’Institut catholique sur la famille et les droits humains (C-FAM) dont il est président.
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Source : http://www.thecatholicthing.org/columns/2011/pro-life-youth-dominate-un-conference.html
Mgr Chullikatt s’exprime sur la Réunion de haut niveau sur la jeunesse
ROME, Vendredi 29 juillet 2011 (ZENIT.org) – Un défi majeur pour la mission du Saint-Siège aux Nations Unies consiste à promouvoir les valeurs fondamentales éthiques, morales et religieuses dans un environnement qui sous-estime leur importance, a déclaré Mgr Francis Chullikatt, observateur permanent du Saint-Siège à l’ONU, à New York.
http://www.zenit.org/article-28623?l=french