Toujours la manivelle hollandaise… Il me semble entendre notre président hurler – comme Raymond Devos « des sous ! des sous » – « égalité ! égalité ! »… Je crois que ce mot n’a jamais connu une fortune aussi folle que ces mois derniers. L’incroyable est que nos responsables politiques s’imaginent recevoir en dot avec nos votes le « droit » de faire tout et n’importe quoi, surtout de ce qui ne les regarde en rien.
Je prends ce qui concerne la vie intime de chacun, sentiments, émotions, relations, pensées intérieures, opinions etc. (sauf celles qui seraient criminelles ou assassines, pousse-au-crime). Que dire de l’envahissement par eux de l’espace réservé aux activités sexuelles des uns et des autres ? Là-dessus nous avons tout entendu, notamment les superlatives sottises d’un homme qui pense avoir des droits de cuissage mental sur tous les citoyens, notamment les plus jeunes.
L’égalité politique – nous avons tous appris cela en classe de philosophie quand il y en avait encore une – concerne le fait que l’on doit attribuer le même lot d’avantages et/ou de désavantages à des personnes se trouvant dans une identique situation. Par exemple, deux écoles maternelles ont naturellement des droits semblables ainsi que des devoirs semblables. Deux familles de même niveau de revenus ayant le même nombre d’enfants peuvent prétendre, sans que cela puisse être mis en doute, à l’égalité de traitement quant aux aides accordées légitimement par l’État, quoique ce soit en puisant dans le fond de nos poches. Un bandit vaut un autre bandit et sa peine doit être comparable à celle accordée à un autre bandit ayant commis le même type de méfait… etc..
Encore un exemple : un homme et une femme s’épousent devant monsieur le maire, formant ainsi un couple où chacun apporte en dot ses atouts complémentaires qui, mis ensembles, permettent à ce couple d’accomplir un certain nombre d’activités qui ne pourraient autrement avoir lieu. Il va de soi qu’il est d’un total illogisme de prétendre que deux hommes se mettant ensemble, formant ainsi une paire de bonshommes, peuvent faire la même chose que le couple homme-femme… car cet assemblage homme-homme ou femme-femme ne saurait être qualifié de « couple » puisqu’il n’y aurait pas apport de ces atouts complémentaires cités plus haut. Dire alors que le couple et la paire sont à égalité et méritent de ce fait le même traitement administratif n’est rien d’autre qu’une imposture. Chacun pourra prétendre à des droits mais ces droits ne sauraient être les mêmes. À New York, les semblables ont obtenu le « mariage » mais sans les droits qui accompagnent le mariage procréationnel, ce qui est d’une logique impeccable. (Reste à ajouter l’horreur que représente l’idée de « fabrication » artificielle des enfants, folie inhumaine qui répugne à tout être civilisé.)
Je crois avoir déjà dit, mais autrement, l’inconséquence des propos de nos gouvernants à ce sujet – j’oublie ceux d’Erwan Binet parce qu’ils sont l’exemple type d’un dérèglement de la logique – mais que mon lecteur tâche à nouveau de me suivre, même s’il juge que je m’égare ou même deviens assommant : ce qui ne serait pas étonnant vu la lassitude que l’on peut ressentir à devoir sans cesse exprimer des vérités premières inlassablement rejetées par nos politiques déchaînés. Je ne cesse de m’affliger de l’état de délabrement des mécanismes intellectuels et moraux de nos représentants, si fort attachés aux basques de leurs chefs hollandistes qu’ils ont réussi l’exploit d’accepter sans se révolter le décret liberticide interdisant de recourir à l’objection de conscience, notion qui est pourtant l’honneur de toute politique.
On a osé dire que travailler à l’usine était du même ordre que louer son ventre : je subodore ici une ignorance crasse du sujet abordé, l’égalité. On ne peut comparer que ce qui est comparable, surtout quand on veut appréhender, dans les réalités qui s’imposent à chacun, celles qui sont du même ordre et celles qui ne le sont pas : je fais du lapalicisme sans le vouloir… Celles surtout qui vont avoir à recevoir de l’État des subsides qui viennent de nos poches !
Ainsi du mariage ordinaire ou « normal » – ce mot plaisant à notre Président, je me sens autorisé à en user plus que de coutume –, qui réunit en une sorte de binité deux êtres différents par leurs sexes, l’un féminin, l’autre masculin, ce qui se complète, bienheureusement, par des habitudes et des comportements dissemblables, des façons différentes de penser, de réagir : si l’on se met en tête d’unir avec un résultat comparable deux êtres de sexes identique, jamais on ne pourra dire de l’un qu’il diffère sexuellement de l’autre. Où alors l’égalité prétendue et dont on nous assomme ?
Mon effarement vient de ce que tous les partisans de la logique sont agonis d’injures et couverts d’opprobres de la part de ceux qui tiennent la logique pour une écervelée. Jamais, de toute l’histoire des mots, elle ne fut ainsi maltraitée.
On parle, dans nos hémicycles parlementaires, de « situations » qui doivent être reconnues comme égales : mais la situation d’un couple homme-femme concevant un enfant n’est en rien semblable à celle d’une paire par exemple de deux hommes, chacun constitué du même type d’organe génital dont ensemble ils ont décidé qu’il ne servirait pas à la procréation telle qu’elle se perpétue depuis des millénaires. On comprend tout de suite, et sans être diplômé de l’École Vétérinaire, que l’on a affaire en ce domaine à des « inégalités » certaines. Donc à des droits différents.
Les élus de la nation sont élus dans un but très précis : assurer la vie de cette nation en la « gérant en bons pères de famille », en favorisant par de sages décisions l’ensemble des activités nécessaire à sa bonne marche comme à sa perpétuation : ils ont donc à prendre toutes les mesures susceptibles de favoriser ses activités, prenant également en considération tout ce qui touche à la santé, à la formation intellectuelle et professionnelle des citoyens ainsi qu’à leurs loisirs. Etc., car le sujet est très vaste. Il n’est indiqué nulle part qu’ils doivent en outre pénétrer dans le secteur privé de chacun, grave atteinte à la liberté individuelle dont il est assuré qu’elle doit s’arrêter là où commence celle des autres. Comment accepter leur prétention à régir, ne fut-ce qu’intellectuellement, les intimités sexuelles de tous et de chacun en bardant de distributeurs de caoutchoucs, dits préservatifs, les murs des écoles, des collèges et des lycées, sans compter ceux des universités et des entreprises, et sans oublier les campagnes de publicité dérivantes dont M. Delanoë est le fervent adepte ? Comment justifier ces discours récurrents qui révulsent tout esprit sain de cœur et de mœurs pour inciter, avec constance et insistance, les jeunes adolescents à se mettre au lit ensemble, sans même leur inculquer quelques notions de prudence, de délicatesse, de fidélité ?
Et puis, question lancinante : est-ce que ça les regarde ? Assurément non : voilà un fait d’ingérence inqualifiable dans ce qu’il y a de plus privé chez les citoyens. On me dit : mais ils veulent empêcher les grossesses indésirées, les accidents et bien d’autres drames ! Or l’on sait parfaitement que les drames ne sont pas évités, pas plus les grossesses, loin de là, ni les accidents, ni même les crimes, dont l’apparition récemment dans les établissements scolaires lassent sans voix les citoyens de base.
Qu’on ne dise pas qu’il y a le Planningue familial institué vrai gardien des mœurs : cette officine, très largement subventionnée par l’État, est en elle-même un État à elle toute seule et l’on sait qu’elle milite en faveur de ce que l’on nommait autrefois la débauche, c’est-à-dire la pratique sexuelle totalement libérée de la tutelle de la morale, et in fine de l’amour. Ne vous aimez pas, mais copulez, telle a fini par être la devise de l’État, vous ne vous en porterez que mieux : devise qui pourrait être celle d’une institution de proxénètes. La perversion sexuelle propagée par l’État est une ignominie dont les Français ne perçoivent pas les dangers tant les médias les ont peu à peu habitués à penser qu’elle allait de soi. Et c’est ainsi que le peuple a été lobotomisé : la part du cerveau dédiée à penser les vrais valeurs, éternelles pourrais-je dire, comme sectionnée !
Reste le « gendeure » : j’ai déjà exprimé mes indignations à ce sujet, car le « gendeure », c’est l’être humain qui cesse de l’être, en tant que corps, âme et esprit : retourné au temps d’avant l’âge de pierre, et considéré par nos experts en animalité que comme une simple bête. Il est profondément désespérant de n’avoir pour gérants de nos affaires que des gens qui ne pensent qu’à notre perte morale. J’en appelle à l’avenir afin que se lèvent d’urgence de nouveaux responsables capables de rejeter toute cette boue hors de nos chemins.
Nous savons tous, qu’au-delà du désespoir exprimé ici, ont déjà franchi les frontières de l’incognito quelques-uns de ces politiques attendus : qui n’ont pas manqué de percevoir l’appel de François, notre Pape, réclamant le retour de la pudeur.
Pour aller plus loin :
- La paternité-maternité spirituelle en vie monastique est-elle menacée en Occident ?
- Charlie - Que penser ? Que dire ? 3/3
- Affaire Ulrich KOCH contre Allemagne : la Cour franchit une nouvelle étape dans la création d’un droit individuel au suicide assisté.
- Appel des parents adoptants aux élus
- Le cardinal Müller sur les questions des droits