Des adorateurs fermes et déterminés - France Catholique
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« Ô Marie conçue sans péché »
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Des adorateurs fermes et déterminés

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Ces temps-ci, rien de nouveau sous le soleil. Je sais que c’est plus facile à dire qu’à croire. Pourtant, dans ma connaissance cruellement limitée de l’histoire, je peux penser à des précédents pour tout ce que les médias peuvent nous mettre sous le nez. Nous (catholiques) avons déjà vu tout cela auparavant.

Les épisodes historiques ne se répètent pas plus que les levers de soleil, pourtant j’ai remarqué qu’ils survenaient tous les jours.

Il est tout particulièrement facile de trouver des parallèles pour les histoires politiques. Par exemple, ceux qui sont suffisamment vieux pour se rappeler le nom d’Anita Hill ne risquent pas d’être décontenancés par le nom de Christine Blasey Ford. La politique est une corrida et n’étais pas différente par le passé. Les nominations à la Cour Suprême sont un processus politique, dans ce pays comme dans tout autre. Elles ne sont pas toujours aussi grossières, mais elles peuvent l’être. Et bien que les Démocrates puissent être en train de prédominer en ce moment, aucun parti n’a le monopole de l’immoralité.

En religion, la chronologie s’étend davantage. Il y a des gens qui pensent que nous avons un très mauvais pape et d’autres de très mauvais évêques (moi, par exemple). Mais une revue sincère des quelque 265 papes précédents – et de certains conclaves les ayant élus – rapporterait d’autres exemples de mal.

En vérité, plus d’un « traditionaliste » bon teint me l’a fait remarquer, il serait grand temps d’avoir un pape vraiment mauvais, les derniers nous menant à la papolâtrie. L’avertissement du Christ de ne pas mettre notre confiance dans les hommes pourrait être élargi par la considération que les papes aussi sont des hommes. Comme notre pape émérite nous l’a patiemment expliqué, ils peuvent ou non être guidés pas l’Esprit-Saint.

Après tout, ainsi va le monde. Nul d’entre nous n’a été mis au courant avant d’arriver ici, mais l’Eglise elle-même a publié de multiples avertissements, et a la grave responsabilité d’y sensibiliser les catholiques (au moins eux) depuis son origine. L’histoire, également – toute histoire – nous dit de nous attendre à des horreurs ; et cela dans toutes les générations.

Cette génération est-elle pire que toutes les autres ? Statistiquement, c’est improbable. Je pense que vous avez à être là pour vous rendre compte de comment des mauvaises choses peuvent se produire alors même qu’une évidente majorité des protagonistes se déclarent chrétiens traditionnels. Parfois, cela aggrave les choses, car dans de telles circonstances, l’hypocrisie met ces « hommes d’action » en prise directe avec le Démon. Et le scandale qu’ils créent affecte plus profondément.

La religion a le pouvoir de rendre les gens meilleurs qu’ils ne l’auraient été sans elle. Mais il serait naïf d’ignorer la proposition contraire. Quelques un des pires gestionnaires que j’ai rencontrés étaient ostensiblement chrétiens. Il serait injuste de commencer à nommer les catholiques politiquement haut placés qui semblent représenter le côté obscur. Parce que superflu.

C’est ce qui arrive à partir du moment où quelqu’un commence à résister à la médiocrité spirituelle. Oui, le zèle peut, potentiellement, faire de nous des saints. Mais une « religions renversée » est la cause du nombre disproportionné des horreurs auxquelles je faisais allusion plus haut. Cependant, ce n’est pas un argument en faveur de la tiédeur.

Dans la sphère catholique et chrétienne et également partout en dehors, il existe une chose appelée foi dévoyée. C’est-à-dire une foi investie en autre chose que Dieu et le Christ, le Christ crucifié. Dès que nous commençons à créer une liste de priorités sociales, économique, politiques ou personnelles, nous commençons, subtilement ou non, à tourner au monstre. Si nous attribuons ces priorités profanes à l’Homme dont « le royaume n’est pas de ce monde », nous ne sommes pas simplement dans l’erreur. Nous sommes sur le chemin de l’Enfer.

L’Eglise devrait-elle cependant y « accompagner » les pécheurs ? Non. L’enseignement véridique est tout à l’opposé. Il est de dissuader les pécheurs de suivre le chemin de l’Enfer et de les guider dans l’autre direction.

C’est élémentaire, mais d’une si grande importance – et tellement négligé de nos jours – que je vais m’y arrêter pour insister. L’Eglise ne tolère pas le mal. Elle ne reconnaît pas non plus les raccourcis : des moyens mauvais pour une finalité bonne. (Cela, c’est la foi communiste, pas la nôtre.) L’Eglise autorise la liberté humaine, comme Dieu l’a autorisé – mais l’homme qui prend la route de l’Enfer doit se choisir d’autres compagnons. Nous ne « l’accompagnons » pas, nos chemins se séparent. « Va par là si tu veux mais sans moi ».

De même, les prêtres qui abandonnent les saints ordres pour prêcher autre chose que « le chemin, la vérité et la vie » comme anciennement admis. Ils n’ont besoin ni de notre sympathie, ni de nos encouragements. L’adulation, ils la trouveront dans le monde. Mais de la part de l’Eglise, ils ont besoin d’être défroqués et excommuniés.

Les prêtres sont formés à ne pas être nerveux au confessionnal. Le meurtre, par exemple, n’a rien de nouveau et l’on doit garder son sang froid lorsque confronté à de telles choses. « Combien de fois, délibérément ou involontairement ? »

Car selon notre religion, même les meurtriers peuvent être sauvés. Mais, comme au Sénat ou au Vatican, le processus doit débuter quelque part. Une certaine transparence dans les faits est un bon commencement. Mais un excellent endroit pour commencer n’est pas un excellent endroit pour finir, à moins que le parcours ne soit circulaire.

« Mon fils, tu n’es pas un adorateur ferme et déterminé.

– Pourquoi Seigneur ?

– Parce que face à une petite opposition tu renonces à ta tentative et tu cherches trop facilement un réconfort. L’adorateur courageux reste ferme dans les épreuves et ne consent à aucune des persuasions rusées de l’ennemi.

Ceci est un extrait de « L’imitation de Notre Seigneur Jésus Christ », par Thomas a Kempis.

Bien qu’ayant failli la dernière fois, nous ne devons pas programmer de faillir à nouveau.

Et si le monde était vraiment proche de sa fin – et il le sera, suffisamment tôt, pour chacun d’entre nous – la recommandation ne serait pas différente. Le message de l’Eglise n’a besoin d’aucune sorte de mise à jour. Il sera toujours exactement ce qu’il a toujours été : soyez des adorateurs fermes et déterminés.


David Warren est un ancien rédacteur du magazine Idler et un chroniqueur dans des journaux canadiens. Il a une profonde expérience du Proche-Orient et de l’Extrême-Orient.

Illustration : « Les cochons précipités dans la mer » par James J. Tissot, vers 1890 [musée de Brooklyn]

Source : https://www.thecatholicthing.org/2018/09/28/of-strong-purposeful-lovers/