Depuis le jardin d’Éden - France Catholique
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Noël : Dieu fait homme
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Depuis le jardin d’Éden

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Le jardin d'Éden, Lucas Cranach l'Ancien, 1530.

Le jardin d'Éden, Lucas Cranach l'Ancien, 1530.

J’en reviens à l’impératif écologique évoqué hier et qui est si présent à notre actualité quotidienne pour des raisons très sérieuses. Oui, l’affaire est trop grave pour être abandonnée aux seuls écologistes et à leurs dérapages idéologiques. Le pape François, dans son encyclique Laudato si’, avait bien montré la dimension théologique de la relation humaine à la nature, telle qu’elle apparaît dans le récit de la Genèse. Dans Le Monde d’hier, la philosophe Joëlle Zask l’a résumée de façon intéressante : « Dieu met Adam dans le jardin d’Éden afin qu’il le cultive et en même temps qu’il le garde. C’est en cultivant ce jardin, donc en le transformant pour en tirer sa substance et en le gardant, c’est-à-dire en le préservant, qu’il développe son identité humaine. »

Joëlle Zask note encore, dans la même perspective, qu’avec la modernité technicienne, quelque chose s’est perdu de cette insertion dans la nature qui permet à la nature d’être sauvegardée et à l’humanité d’y trouver sa demeure. Ainsi s’est produit une modification des paysages, au service d’une culture intensive, et d’une urbanisation croissante. Modification qui a affecté la culture humaine au sens le plus général, c’est-à-dire les modes de vie.

Après la guerre, nous avons ainsi eu droit à une politique massive de remembrement agraire qui a détruit les haies qui entouraient les champs modestes au profit des grandes surfaces. Le paysage ne s’est pas seulement enlaidi, il a donné prise à des catastrophes naturelles, dès lors que la protection contre la pluie et le vent n’était plus assurée. À cette époque, un journaliste dont le nom est oublié mais dont l’autorité était alors considérable depuis sa tribune de Paris Match, Raymond Cartier, se faisait le détracteur de la paysannerie routinière au profit d’une agriculture industrielle. Certes, il y avait des mutations nécessaires, mais un mode de civilisation s’est perdu et nous en subissons aujourd’hui les conséquences.