Entre souffrance – une des étymologies du mot travail – et participation à la Création : quelle est la place du travail dans le plan de Dieu ?
Don Paul Denizot : La souffrance n’est pas la conception théologique du travail. Il est une participation au dessein de Dieu de transformer le monde. Bien sûr, c’est Dieu qui le transforme , mais avec nous qui sommes des causes secondes, réelles et autonomes. Mais il nous demande d’agir et de mettre notre empreinte dans le monde. C’est une grande dignité, une belle confiance que Dieu nous donne, une grâce de pouvoir participer à la divine Providence Le travail fait partie du commandement de Dieu au paradis terrestre : il ne dit pas seulement à Adam et Ève de se multiplier mais également d’être féconds, de remplir la terre, de la soumettre et d’en être les intendants.
Dieu nous demande donc autre chose qu’une fécondité seulement biologique : il nous commande de déployer nos talents, pour faire fructifier la terre et la garder. Cela signifie que nous devons transformer le monde, le travailler, le protéger… Nous en sommes les gardiens. La famille est une dimension de la fécondité que Dieu nous demande, et le travail en est une autre. Voilà pourquoi Dieu nous dit de travailler pendant six jours et de nous reposer le septième. Éduquer ses enfants est un travail. Faire du bénévolat est un travail. Tout travail participe à une œuvre qui porte du fruit pour soi et pour transformer la Création.
1er MAI
Le pèlerinage du travail
Le 1er mai, le sanctuaire de Montligeon organise un pèlerinage pour les personnes qui travaillent. « Nous invitons, sur place ou par internet, tous ceux qui souhaitent venir confier leur travail à saint Joseph », précise don Paul Denizot. « Nous prierons pour tous ceux qui rencontrent des difficultés dans leur travail, ainsi que pour les jeunes, très impactés par la crise actuelle. Vous pouvez vous unir à nous par la prière, par la chaîne YouTube ou nous rejoindre si vous habitez à proximité. N’hésitez pas à demander un échange aux âmes du purgatoire : vous priez pour elles et vous leur confiez vos intentions, comme le faisait le curé d’Ars ! »