2015, l’heure de vérité
La justice devra passer qu’on le veuille ou non, et la loi Veil sera modifiée profondément
1)Rappel
Depuis 2006, les générations du baby-boom atteignent une à une l’âge de la retraite. Qu’en sera-t-il en 2015 lorsque le poids sur les actifs sera devenu insupportable ?
Il faudra trouver des responsables pardi ! et la grande presse ne pourra plus cacher ce qu’elle a tu jusqu’ici. La vérité sera dévoilée peu à peu. Certes, on parlera de l’augmentation de l’espérance de vie, mais on ne pourra plus dire que cet effet est le seul, car la dénatalité due au passage sans garde fous à l’ère de la « Seconde Révolution contraceptive »y est aussi pour quelque chose n’est-ce pas ?
Le passage à l’âge actif de générations de 750.000 personnes nées depuis 1975 en métropole suite aux générations proches de 900.000 du baby-boom ne pouvait être ignoré ! Compter sur une «immigration choisie? Le problème des banlieues nous en a montré les limites.
En gros, la tranche d’âge des 60 ans et plus passera de 21% à 35% d’ici à 2050, alors qu’avec une politique familiale, démographique et éducative menée depuis le courant des années 70, elle n’aurait jamais dépassé 29% en 2050.
Pourtant Alfred Sauvy nous avait mis en garde dès 1959 dans « la montée des jeunes » étant donné alors l’imperfection des méthodes contraceptives et par conséquent la précarité de la situation. Il ne fut pas entendu. En 1975, le mal est fait, ce que Sauvy constate en 1978 dans
«La tragédie du pouvoir» : «les meilleurs démographes ont sous-estimé l’importance des enquêtes faites dans les maternités sur les grossesses non désirées» . Les démographes savaient. Ils n’ont rien dit.
L’enquête du Dr Solange Siebert à Grenoble en 1961-62 montrait que 43% des femmes n’étaient pas satisfaites à l’annonce de leur grossesse et si une pilule avait existé 37% l’auraient prise pour éviter cette grossesse. On pouvait donc s’attendre à une baisse de la fécondité de l’ordre de 40% avec le développement des moyens modernes anti-natals (pilule, stérilet, avortement libre, stérilisation…) désignés par le nom de «seconde révolution contraceptive». C’est bien ce qui a eu lieu, puisque l’indice conjoncturel de fécondité est tombé de 2,9 enfants par femme en 1964 à 1,8 à la fin de 1975 d’où une érosion à la base de la pyramide des âges. La baisse de la descendance finale est un peu moindre en raison du retard de l’âge moyen à la maternité. On passe de 2,6 enfants par femme pour la génération 1930 à moins de 2 pour les générations nées après 1968. Les générations ne sont plus remplacées.
2) Du baby-boom au baby-krach
Citons d’abord, un problème posé à des élèves en primaire:
Un berger garde un troupeau de chèvres et de moutons d’une centaine de têtes parmi lesquelles vingt chèvres, dans un alpage .Durant la nuit surgit une meute de loups qui décime le troupeau, toutes les bêtes sont mortes soit dévorées soit tombées dans le ravin, combien de chèvres ont-elles succombé ?
Trois réponses au choix,(on doit encadrer la bonne réponse):
1) une centaine (chiffre très au-delà de la réalité)
2) une centaine
3) vingt
Que doit-on répondre ?
Un spécialiste de L’INED consulté encadre la première réponse puis ultérieurement la seconde ! Qu’en pensez-vous ?
C’est en gros ce que l’INED trop influencé par la presse et les discours pro-avortement véhiculés par le Planning familial a fait dans l’étude que le Ministre de la Santé lui avait demandée, publiée en 1966 (Population n°4 1966 pages 645-661) concernant le chiffre annuel des avortements clandestins réalisés en métropole. Retenant un taux de mortalité d’un décès pour 1000 avortements clandestins, alors qu’on enregistrait à l’époque une soixantaine de décès par an ayant cette cause , cela logiquement eût dû conduire à 60.000 avortements soit 10 fois moins que les chiffres annoncés au public, l’INED envisagea le cas très au-delà de la réalité où tous les décès d’origine obstétricale auraient eu pour cause l’avortement ! (80% des décès obstétricaux étaient dus à des hémorragies notamment lors du post-partum et 20% seulement à des avortements clandestins) et retint un nombre annuel de 250.000 avortements, chiffre qui devint vite une vérité d’évangile et abusa nos Parlementaires lors du vote de la loi Veil fin.1974. Ce chiffre était inférieur de moitié à celui du planning et parut crédible.
La fécondité décline après le maximum de 1964 (2,9enfants par femme) tant en France que chez ses voisins et d’autant plus vite que l’avortement est libéralisé. En France , on passe de 2,9 enfants par femme en 1964 à 2,4 en 1972 année où la pilule dépasse le million d’utilisatrices. L’indicateur conjoncturel de fécondité tombe en dessous de 2,1 en1967 en Suède , en 1969 en Allemagne, ce qui aurait dû ouvrir les yeux de nos démographes et de nos gouvernants à partir de 1972. L’Allemagne tombe à 1,54 enfant par femme en 1973 !
Notre déclin va s’accélérer 9 mois après le procès de Bobigny (novembre 1972) qui dépénalise de fait l’avortement et la loi Veil qui entre en vigueur le 17 janvier 1975. Le fond est touché fin 1975 alors que la loi a atteint son plein effet dès sa promulgation. Nous passons à 2,3 enfants par femme en 1973, à 2,1 en 1974 et à 1,8 fin 1975 et en1976.
Face aux possibilités techniques nouvelles, il eut fallu agir avec prudence, éduquer nos jeunes en leurs parlant de leurs devoirs : la socialisation des retraites impliquait une solidarité entre les générations à savoir la nécessité de mettre au monde un nombre d’enfants adéquat l’existence de familles nombreuses étant une nécessité pour compenser les couples n’ayant pu avoir d’enfant ou n’en ayant qu’un seul du fait des aléas de la vie. L’avortement ne devait être envisagé que très exceptionnellement.. On sait ce qu’il en fut ! Contrairement aux dires de la presse et de nos responsables, le chiffre des avortements certainement inférieur à 100.000 avant la loi (si on suppose que quelques décès imputables à l’avortement auraient pu être classés dans d’autres rubriques) ou si l’on prend en compte l’étude du Dr Gautray effectuée auprès d’un échantillon représentatif de 1500 femmes du Val de Marne en 1970 qui aboutit à 10 ou11 avortements pour 100 naissances soit à 90.000 pour notre pays chaque année (Population mars-avril 1974 pages 291-314). On enregistre 220.000 avortements chaque année depuis 1975 !
Au contraire l’enfant a cessé d’être le bienvenu, les prestations familiales se sont constamment amenuisées depuis 50 ans, époque où elles couvraient 60% du coût de l’enfant n’en couvrant plus que 15 à 20% aujourd’hui. L’allongement de la durée des études et l’extension de l’activité féminine ont retardé d’environ 3 ans la première naissance en 30 ans ce qui a contribué à l’érosion à la base de la pyramide des âges accentuant le vieillissement, tout cela parce les gouvernements étaient opposés au salaire maternel vu l’idéologie actuelle. Une politique démographique responsable, familiale, éducative, restrictive quant à l’avortement eût évité le baby-krach , l’indice de fécondité au lieu de s’effondrer, aurait continué le lent recul constaté de 1965 à 1972 et se serait stabilisé vers 2,1 ou 2,2 enfants par femme de sorte que l’effectif des générations se serait maintenu, ce qui aurait évité la diminution des actifs laquelle est désormais de 15% pour les générations nées depuis 1975.
3) Pour que l’heure de vérité ait lieu.
Il va falloir informer actifs et retraités des causes des problèmes actuels et faire qu’ils exigent des comptes des politiciens qui se sont succédé depuis plus de 30 ans à la tête du pays et des idéologues du Planning familial soutenus par les grands médias. Il faudra faciliter la venue plus précoce des enfants chez les étudiants par l’octroi du salaire parental et le recul de 2 ans par enfant des limites d’âge imposées aux concours pour les jeunes parents.
Il faudra juger nos responsables de 33 années de déficit démographique (en 2007) même si notre situation est meilleure que celle de nos voisins. Au pays des aveugles ;
Jean LEGRAND, démographe
78700 Conflans-Ste-Honorine
Nota : sur la période de 1975 à 2006, pour la France métropolitaine , les chiffres extrêmes des naissances ont été de 805.500 en 1981 (maximum),effet des 10.000 francs du gouvernement Barre pour la venue du 3ème enfant, avec 1,95 enfant par femme ; le point le plus bas atteint en 1994 était de 711.000 naissances soit 1,66 enfant par femme époque où le chômage est au plus haut.
Le relèvement de la natalité à partir de 2000, semble dû principalement à l’accroissement de l’immigration en provenance d’Afrique et de Turquie. On comptait 796.800 naissances pour la métropole en 2006 soit 1,97 enfant par femme, la tendance semble inversée au 1er semestre 2007 avec 6.000 naissances de moins qu’à la même époque de 2006.