Demande d’aide pour les Angolais expulsés du Congo - France Catholique
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Demande d’aide pour les Angolais expulsés du Congo

Les expulsions de travailleurs immigrés de part et d'autre des frontières entre l'Angola d'une part et la RDC et le Congo d'autre part, ont repris a à la mi-novembre. Le Père Andrzej Halemba et Ulrich Kny, de l’Aide à l’Église en Détresse (AED), se sont rendus en Angola au cours des deux dernières semaines. Ils témoignent de la situation intolérable dans le camps de réfugiés dans la ville de Damba au nord de l’Angola. Par Eva-Maria Kolmann, AED International, adaptation en français: Mario Bard, journaliste AED
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Depuis début octobre, la République Démocratique du Congo (RDC) et le Congo Brazzaville expulsent tous les Angolais. Il s’agit au départ d’une mesure de rétorsion après des expulsions de Congolais qui vivaient en Angola. Elle tourne à l’épuration. Les accords entre les gouvernements ne sont pas respectés. Les policiers congolais et les forces civiles surgissent soudainement et somment les Angolais de quitter immédiatement le pays. Les travailleurs sont renvoyés de leur poste de travail, les écoliers de l’école. Plusieurs milliers d’hommes et de femmes ont été forcés de prendre le chemin de l’Angola, sans avoir la possibilité d’emmener avec eux leurs effets, et souvent sans pouvoir prendre contact avec leurs proches. Des familles sont déchirées, et des enfants restent seuls derrière.

Les Angolais qui ont un conjoint congolais sont obligés d’abandonner leur époux ou leur épouse. Les réfugiés parcourent parfois jusqu’à 900 km à pied, ce qui inclut les personnes âgées, les malades, les enfants et les femmes enceintes.

Le Père Ndrzej Halemba et Ulrich Kny, de l’Aide à l’Église en Détresse (AED), se sont rendus en Angola au cours des deux dernières semaines. Ils ont recueilli des témoignages dans un camps de réfugiés de la ville de Damba au nord de l’Angola. Celui d’une femme qui a dû effectuer une marche de 100 km malgré une blessure au dos laissée par une récente opération. Des femmes qui ont mis au monde leurs enfants au bord de la route. Un garçon de 15 ans, épuisé après une marche de 75 km, et qui est arrivé dans un camp avec de multiples blessures aux pieds, s’est fait voler sa gamelle. Sans gamelle on ne peut plus vivre ! Des personnes âgées et des enfants qui n’ont rien mangé pendant des jours.

Les diocèses angolais d’Uíje et de Mbanza Kongo sont confrontés à un défi humanitaire. Cinq centres d’accueil ont été organisés dans la ville de Damba, mais de violents orages ont ramolli le sol, des flaques d’eau apparaissent sous les tentes d’urgence.

Quelques réfugiés repartent et essayent de rejoindre des parents dans d’autres villages, d’autres ne savent absolument pas où aller – leurs villages ayant été détruits pendant la guerre civile, et leurs parents ayant fui. Il y a aussi d’autres expulsés qui ne sont pas accueillis par leurs parents et retournent – encore plus profondément blessés moralement – dans l’un des camps de réfugiés.

À Damba, quatre Capucins et quatre Sœurs de la Miséricorde ont ouvert leurs bâtiments aux réfugiés. Les religieuses distribuent de la nourriture, de la vaisselle, des couches, des médicaments et des vêtements, veillent à ce que les expulsés soient vaccinés contre le tétanos et la polio. Des volontaires de la paroisse leur apportent aide et secours alors que le nombre des réfugiés augmente de jour en jour. On estime que de 35 à 40 000 Angolais du Congo ont été expulsés en quelques semaines. Au plus fort de la guerre civile, il y avait 100 000 Angolais réfugiés au Congo et en RDC. Beaucoup y avaient fait souche.

Les évêques des diocèses d’Uíje et de Mbanza Congo ont demandé à l’Aide à l’Église en Détresse une aide d’urgence pour les réfugiés.