Délivre-nous du mal - France Catholique
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Noël : Dieu fait homme
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Délivre-nous du mal

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Le constat a beau faire frémir les beaux esprits, l’existence de « forces du mal » s’est, hélas ! vérifiée au cours de ces dernières semaines, au travers d’actualités aussi différentes que l’affaire Pierre Palmade ou celle de l’enseignante tuée par un élève à Saint-Jean-de-Luz.

Non pas qu’il faille personnifier le mal au point de l’incarner dans des personnes – il faut à cet égard réserver le jugement et préserver le for interne – mais comme l’explique le Père Duloisy, exorciste, ce sont les « structures de péché » qu’il s’agit interroger : celles qui conduisent à l’aveuglement d’une conscience et d’une liberté face au bien et au mal. Comment ne pas voir les béances d’une éducation qui peuvent y conduire, jusqu’à commettre le mal au nom d’un pseudo-bien ?

On ne peut plus se contenter de vagues conseils sur le vivre-ensemble, ou pire, sur la laïcité et l’indifférenciation sexuelle en guise d’éducation civique et morale. Il faut reprendre les bases et enseigner aux enfants les vérités humaines et éternelles, ainsi que le nécessaire sens de l’effort pour y parvenir – l’ascèse. Autrement, il y aurait non-assistance à personne en danger !

Combat spirituel

À cet égard, l’évêque du lieu où s’est produit le drame de Saint-Jean-de-Luz, Mgr Marc Aillet, a su trouver les mots pour placer le débat à son juste niveau : celui du combat spirituel. « Il n’est pas indifférent, a-t-il souligné, que ce drame absolu se soit déroulé le mercredi des Cendres, alors que les catholiques entrent dans le temps du Carême, ce temps d’épreuve et de combat spirituel contre l’esprit du mal. » On songe à cette recommandation de Jésus à ses disciples, où il explique qu’il est des démons qu’on ne peut chasser que par le jeûne et la prière (Mt 17, 21 et Mc 9, 29).

Ce combat est aussi, ajoutait l’évêque, un combat contre l’oubli de Dieu dans notre société. Un Dieu qui après la Chute, a apporté aux hommes la loi morale – les Dix Commandements –, avant de prendre en compte notre faiblesse et de nous donner son Fils, pour vaincre définitivement le péché et la mort.

À sa suite, on peut considérer que « le sacrifice paie », comme le notait justement un prêtre éducateur, en termes de fécondité pour le salut des âmes. On ne connaîtra sans doute qu’au Ciel l’efficacité de la prière d’humbles religieuses, de parents ou grands-parents, pour la conversion de leurs enfants ou petits-enfants… La famille Martin en est un bon exemple, à commencer par le père, Louis, qui à la fin de sa vie, offrit l’autel majeur de la cathédrale de Lisieux, et s’offrit aussi lui-même en 1888 – l’année où sa dernière fille entrait au Carmel –, avant d’être gagné par la maladie. À sa suite, la plus célèbre de ses enfants, Thérèse, aurait désiré être prêtre pour sauver des âmes par la prière et le sacrifice. Elle le fit à sa manière, en offrant ses souffrances et en indiquant : « Si l’on savait ce que l’on gagne pour soi et pour les autres à se renoncer en toutes choses. »

Ce mystère est grand, c’est celui de la communion des saints – « toute âme qui s’élève élève le monde », disait Élisabeth Leseur. Et sa puissance est à redécouvrir, car il fait de nous les coopérateurs de la Rédemption, en participant à la distribution des trésors de la grâce. C’est notre grandeur et notre liberté. Il serait dommage de ne pas en user davantage !