Délit d'entrave à la liberté - France Catholique
Edit Template
100 ans. Donner des racines au futur
Edit Template

Délit d’entrave à la liberté

Copier le lien

Successivement, le cardinal Vingt-Trois, archevêque de Paris, et Mgr Pontier, archevêque de Marseille, président de la Conférence des évêques de France, se sont élevés vigoureusement contre le projet de loi socialiste, soutenu par le gouvernement, d’étendre le délit d’entrave à l’avortement aux sites Internet qui ne suivent pas la ligne officielle sur ce sujet particulièrement grave. Certains sites sont accusés par Mme Laurence Rossignol, ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes, de diffuser de fausses informations dans le but de dissuader les femmes d’avorter. Accusation tout à fait spécieuse qui dissimule très mal la volonté d’exercer une véritable police de la pensée. Car, comme le dit Mgr Pontier, ce projet de loi « met en cause les fondements de nos libertés et tout particulièrement la liberté d’expression. Une limitation d’autant plus grave qu’elle touche à des questions de liberté de conscience ».

L’accusation peut d’ailleurs se retourner aisément contre les sites officiels gouvernementaux qui prétendent donner une information objective, mais qui se révèle complètement unilatérale et du coup mensongère, à force de cacher une part essentielle des réalités liées à ce qui n’a rien à voir avec un acte purement thérapeutique. Nous sommes en présence d’une manœuvre de type totalitaire, qui devrait soulever un grand mouvement de révolte dans le pays, pour peu que les citoyens soient avertis de la menace qui pèse sur l’État de droit.

Les interventions du cardinal Vingt-Trois et de Mgr Pontier ont provoqué par ailleurs une levée de bouclier de la part de ceux qui n’admettent aucune intervention de l’Église dans le domaine public. Là encore, nous sommes face à un déni de liberté d’expression qui revêt une forme soviétoïde. Comme si la liberté de parole constituait une atteinte quelconque à la séparation des pouvoirs. Les évêques ne sont pas députés, ils ne votent pas la loi, mais ils ont la liberté entière de s’exprimer sur tous les sujets, à l’égal de tous les citoyens. Faudra-t-il envisager un délit d’entrave à la liberté d’expression dans ce pays ? Pourquoi pas, dans la situation ubuesque où certains voudraient nous enfoncer ?

Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 30 novembre 2016.